Les images de lycéens agglutinés dans les couloirs ou les cantines de leur établissement ont fait le tour des réseaux sociaux.
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Paris, Nantes, Besançon… Depuis quelques jours, des élèves bloquent leur lycée, avec plus ou moins de débordements. Ils se mobilisent pour dénoncer un protocole sanitaire trop léger et impossible à mettre en œuvre. Hier encore, plusieurs lycées étaient bloqués dans l’ouest du pays, rapporte Europe 1.
Ce vendredi 6 novembre, une nouvelle étape s’apprête à être franchie. Dans un communiqué de presse, la Confédération des jeunes engagé·e·s, un syndicat lycéen, a fait part de son intention d’attaquer le gouvernement en justice.
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“Nous avons pris la décision de donner mandat à notre avocat pour attaquer l’État en action de responsabilité sur la mise en danger de millions de vies”, écrit l’organisation lycéenne et ce, peu importe les nouvelles mesures annoncées par Jean-Michel Blanquer quelques heures plus tôt.
Dans un courrier transmis aux chefs d’établissement, le ministre avait pourtant annoncé que jusqu’à 50 % des cours au lycée pourront désormais se dérouler à distance. Selon Nabil Hedar, qui préside les Jeunes engagé·e·s, cette mesure est insuffisante. “On veut la fermeture de tous les établissements scolaires”, tranche-t-il interrogé par Konbini news.
“Des meetings de Trump”
“Il y a des établissements en France qui ressemblent à des meetings de Trump”, poursuit le jeune homme, qui rappelle les conditions dans lesquelles les élèves vont parfois en cours depuis des semaines : classes surchargées, distanciation sociale impossible à mettre en œuvre, absence de masques…
“Certains lycéens précaires réutilisent le même masque tous les jours”, déplore le jeune homme, qui estime que c’est à l’État de fournir une protection aux jeunes obligés de venir en cours.
“Le gouvernement est incohérent. On nous explique face caméra qu’il y a aussi des jeunes à l’hôpital à cause du Covid et que c’est sérieux. À côté de ça, on laisse chaque jour les élèves et la communauté éducative continuer à prendre des risques”, dénonce Nabil Hedar.
Le danger est-il réel ? Interrogé par RTL, ce vendredi matin, le ministre de l’Éducation nationale s’est voulu rassurant. “Aujourd’hui, vendredi, on est à 3 528 élèves qui ont un test positif et 1 165 personnels”, a-t-il précisé, avant de rapporter ces chiffres aux 12 millions d’élèves et au million de personnels que compte l’Éducation nationale.
La situation est-elle tenable ? On peut se poser la question quand on voit certains de nos voisins européens qui ont d’ores et déjà pris des mesures plus drastiques. “Hier, l’Italie a annoncé la fermeture des lycées”, note Nabil Hedar. En France, malgré l’annonce de ce nouveau protocole sanitaire, l’appel à une grève nationale est maintenu mardi 11 novembre.
“On a conscience que la fermeture des écoles est une décision difficile, mais on ne s’est pas posé la question pour les commerçants. Au moins, en distanciel, les élèves pourront continuer à bénéficier des cours, même au ralenti”, conclu le président du syndicat étudiant.