Pologne : neuf familles ont vécu six mois sans plastique

Pologne : neuf familles ont vécu six mois sans plastique

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(c) Rebeca Mello via Getty Images

La vie sans plastique, c’est fantastique !

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C’est un fait, le plastique est partout dans notre quotidien. Il n’y a qu’à ouvrir son frigo ou jeter un coup d’œil dans sa salle de bains pour s’en rendre compte : bouteilles d’eau, shampoings, déodorants, produits nettoyants… Le plastique est omniprésent.

Pour prendre la mesure du problème, neuf familles polonaises, habitant la ville de Gdansk, ont relevé le défi de vivre six mois sans plastique dans le cadre du programme “Ville en détox”, comme le rapporte Courrier International.

Elles ont donc dû apprendre à fabriquer des produits d’entretien avec du bicarbonate de soude ou encore se débarrasser des jouets en plastique de leurs enfants.

Non seulement le plastique est un fléau pour l’environnement, mais il serait aussi dangereux pour la santé. En se décomposant, il libère “des perturbateurs endocriniens qui se répandent dans l’air, dans l’eau et contaminent les produits alimentaires”, comme l’explique Courrier International.

Un rapport publié par Inspection générale des affaires sociales (Igas) en février dernier révélait que le plastique a une influence directe sur la santé :

“La baisse de la qualité du sperme, l’augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, l’abaissement de l’âge de la puberté, la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme.”

Des traces de perturbateurs endocriniens mesurés dans les urines

Il suffit que les fruits et légumes entrent en contact avec un sac en plastique pour être contaminés, et les laver au bicarbonate de soude ne change rien. Le projet “Ville en détox” a pour objectif de mesurer la présence de ces substances toxiques dans notre quotidien.

Les chercheurs polonais ont donc mesuré la teneur en perturbateurs endocriniens de la poussière des maisons des neuf familles participantes au projet une première fois en novembre 2017. De même, les chercheurs ont testé les urines des participants. Au passage, ils ont d’ailleurs découvert que les hommes étaient plus infectés que les femmes.

Nous ne savons pas exactement pourquoi. Peut-être que les hommes mangent plus souvent des produits emballés dans du plastique, ou peut-être travaillent-ils dans des lieux à forte teneur en substances nocives”, avance Aleksandra Rutkowska, spécialiste en médecine moléculaire à l’université de médecine de Gdansk, selon Courrier International.

Les scientifiques ont ensuite refait les mêmes mesures en juin dernier. Les résultats sont saisissants : “la concentration en bisphénol est passée de 5 à 4 nanogrammes par millilitre d’urine, et le niveau de phtalates a été divisé par deux.” Seul un homme présente encore un taux anormalement élevé. Les chercheurs pensent que c’est à cause de son travail de caissier : “Il était en contact quotidien avec des tickets de caisse. Ils sont en papier, mais recouverts d’une fine couche de plastique”

Sachez que tous les plastiques ne sont pas dangereux. Aleksandra Rutkowska recommande vivement aux usagers de lire les notices et donne quelques clefs de lecture : Il faut prêter attention aux triangles composés de flèches avec un chiffre au milieu. Si c’est 2, 4 ou 5, le plastique est sûr, autrement il faut éviter le produit”.