Quand “le poids des citoyens en dit plus que le PIB”.
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Au Venezuela, la crise n’a pas seulement impacté le portefeuille de la population. Selon une étude menée par ENCOVI – un organisme vénézuélien qui réalise des enquêtes nationales sur la qualité de la vie –, elle a aussi eu des conséquences directes sur leur santé.
Le poids moyen de la population a baissé de 11 kg en un an, rapporte le quotidien espagnol El Mundo. Le résultat de cette étude est implacable : les Vénézuéliens ont faim. 60 % des sondés avouent s’être couchés au moins une fois avec une sensation de faim ces trois derniers mois. Un quart de la population ne fait jamais deux repas par jour et en l’espace de trois ans, la consommation de viande d’un foyer a pratiquement diminué de moitié.
Un poids qui ne cesse de baisser
En conséquence, la perte moyenne de poids des Vénézuéliens est alarmante : moins 11 kg en 2017, moins 8 kg en 2016, selon cette étude réalisée par trois universités de Caracas, sur 6 500 foyers.
Interroger les Vénézuéliens sur leur alimentation, c’est une autre manière de raconter la crise : “Le poids des citoyens en dit plus que le PIB”, titre le quotidien espagnol. Difficile en effet de faire confiance aux chiffres officiels sur l’inflation, le PIB ou encore le pouvoir d’achat des citoyens.
Pendant ce temps, les supermarchés continuent de se vider. 80 % des sondés avouent s’être privés de nourriture parce qu’ils n’ont pas réussi à en acheter. Hyperinflation, pénuries de nourriture et de médicaments… Le pays est depuis des mois en proie à une crise sans précédent.
Face à l’exode massif de sa population, dos au mur, le président Nicolás Maduro a lancé un appel à la télévision afin de demander à ses citoyens de revenir. Des dizaines de milliers de Vénézuéliens ont fui vers les pays voisins, eux-mêmes de plus en plus inquiets de l’évolution de la crise.