Selon une vieille coutume hindoue, les femmes doivent s’exiler pendant leurs règles.
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Au Népal, en 2013. (© Christian Ender/Getty)
Au Népal, une vieille tradition impose aux femmes de s’exiler dans des huttes éloignées de leur maison pendant la période de leurs règles. Mercredi 9 janvier, une femme et ses deux enfants ont été retrouvés morts dans l’une de ces huttes, alors que la mère se pliait à cette coutume dans une contrée rurale de l’ouest du Népal.
Amba Bohora avait 35 ans et ces deux fils étaient âgés de 7 et 9 ans. Les températures sont bien souvent négatives en ce moment au Népal. Selon le chef de la police local interrogé par CNN, ils seraient morts étouffés par la fumée du feu qu’ils avaient allumé pour tenter de se réchauffer.
“Elle avait allumé un feu à l’intérieur du cabanon pour ne pas avoir froid, et il semble que leur couverture ait pris feu alors qu’ils dormaient, remplissant la pièce de fumée”, avance-t-il à la chaîne de télévision américaine.
Il n’y a généralement pas de ventilation dans ces petites cabanes baptisées “hutte de menstruation” – les accidents sont donc nombreux.
Le sang menstruel est considéré comme impur et sale
Selon cette croyance hindoue, le chaupadi, le sang menstruel est impur. Les femmes doivent donc se tenir à l’écart du reste de la société pendant la période de leurs règles, et dormir dans ces huttes, quelle que soit la saison (et malgré les hivers parfois très rudes).
Elles n’ont pas le droit d’être en contact avec les autres, pas plus qu’avec la nourriture, ou tout autre objet de la vie courante, de peur qu’elles les contaminent.
Ce n’est pas la première fois qu’une femme succombe durant le chaupadi. L’année dernière, deux jeunes femmes de 19 et 14 ans sont mortes isolées dans leur hutte après avoir été mordues par un serpent.
Depuis 2017, l’exil menstruel est interdit par la loi népalaise, qui punit les contrevenants de trois mois de prison ou 26 euros d’amende. Toutefois, il est difficile dans la pratique d’éradiquer cette tradition vieille de plusieurs centaines d’années.
Interdiction, maladies… le Népal n’est pas le seul pays du monde où avoir ses règles est un véritable parcours de la combattante.