Les exactions de l’armée birmane continuent, forçant les Rohingyas à fuir toujours plus nombreux, vers le Bangladesh.
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700 000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh depuis le mois d’août 2017. Ils étaient environ 1 million en Birmanie, avant que l’armée entreprenne de les massacrer.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies dénonce mardi 6 mars un climat de “terreur” et la “famine organisée” comme le rapporte Le Point. Dans un communiqué, le sous-secrétaire général aux droits de l’homme de l’ONU, Andrew Gilmour, est catégorique : “Le nettoyage ethnique des Rohingyas de Birmanie se poursuit.”
Le sort de ces musulmans rohingyas préoccupe la communauté internationale depuis maintenant plus de six mois. En août dernier, l’armée birmane s’en était prise à eux après plusieurs attaques attribuées à des “terroristes rohingyas.”
Depuis ils fuient massivement vers le Bangladesh voisin qui constitue leur principale terre d’accueil. Ils sont entassés dans des camps insalubres et l’ONU craint pour leur santé à l’approche de la mousson. Les conditions sanitaires seront encore plus difficiles pendant la saison des pluies. “Ayant tant souffert d’un désastre infligé par l’homme en Birmanie, nous craignons que s’y ajoute une catastrophe naturelle liée aux fortes pluies, avec glissements de terrain et inondations”, s’inquiète Andrew Gilmour.
Lundi 5 mars, le général birman Soe Win recevait le représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, Stavros Lambrinidis. À cette occasion, il a répété que “le gouvernement birman est prêt à accueillir” les réfugiés, tout en reconnaissant qu'”aucun n’est encore rentré, que ce soit en groupe ou individuellement.”
C’est ce discours ambigu, diffusé par l’armée birmane mais aussi par la chef de gouvernement Aung San Suu Kyi, qui agace l’ONU. Accusée d’inaction, la Prix Nobel de la paix est prise en étau entre l’armée soutenue par son peuple partisan d’un nationalisme bouddhiste fort, et la communauté internationale qui questionne son silence.
Pour l’heure, seule la Croix-Rouge internationale (CICR) a un accès libre à la zone de conflit à l’ouest de la Birmanie. Les réfugiés au Bangladesh racontent des viols, des meurtres ou encore des actes de torture.