Voilà plusieurs jours que les chefs, restaurateurs, artisans et producteurs tirent la sonnette d’alarme. Depuis l’annonce du confinement lié à la propagation du coronavirus, près de 180 000 bars et restaurants ont dû fermer leurs portes, laissant ces derniers dans un marasme financier inédit et dont ils ignorent encore s’ils pourront sortir vivants.
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Le 22 mars, nombre d’entre eux, dont plusieurs grands noms (Hélène Darroze, Alain Ducasse, Stéphane Jégo, Grégory Marchand, Éric Frechon, Stéphanie Le Quellec, Alessandra Montagne, le Refugee Food Festival…), a publié une lettre ouverte à l’attention du président de la République, Emmanuel Macron, lui demandant expressément “de décréter l’état de catastrophe naturelle”.
“Monsieur le président de la République,
Nous, petites, moyennes et grandes entreprises de France, sommes soumises à un état d’urgence sanitaire. Mais pour survivre, c’est d’un décret de catastrophe naturelle sanitaire dont nous avons besoin. C’est notre seule issue, à tous, car une telle mesure responsabiliserait les assurances. Conscients que l’État français ne pourra pas assumer seul les pertes abyssales que nous subissons jour après jour – et pour combien de temps encore ? –, nous vous lançons cet appel afin que les assurances participent elles aussi à l’effort de guerre. Car, comme vous l’avez souligné, la France est en guerre.
“Comment dans trois, six, neuf mois, assumer des loyers, des cotisations, des charges accumulés avec une trésorerie asséchée ?”
Serait-il juste que les assurances françaises (220 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018) et leurs réassurances (234 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette même année) soient les seules à ne pas se montrer solidaires ? Confinés, nous devons, dans le même temps, penser à l’avenir. Nous projeter et protéger nos salariés, nos artisans, nos fournisseurs. Attentats, gilets jaunes, grèves : commerçants, nous avons assumé. Mais qui se relèvera une fois cette guerre finie ? Elle sera fatale pour nombre d’entre nous.
Monsieur le président, décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire est capital pour l’ensemble de nos professions. Les aides annoncées, aussi réconfortantes soient-elles, suffiront-elles ? Comment dans trois, six, neuf mois, assumer des loyers, des cotisations, des charges accumulés avec une trésorerie asséchée ? C’est une crise sans précédent. Alors écrivons ensemble les lignes qui nous font défaut aujourd’hui. Pour mobiliser l’ensemble des acteurs frappés par cette crise, nous avons appelé, sur change.org, à une mobilisation aussi historique qu’apolitique, afin de vous sensibiliser, Monsieur le président.
Quel que soit le secteur d’activité, la région, la taille de l’entreprise, nous nous sommes unis pour faire porter notre voix. Car il ne s’agit pas de prêcher pour telle ou telle paroisse. L’état de catastrophe naturelle sanitaire est notre seule issue pour pouvoir relever la tête, ensemble.”
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