La cavale du roi de l’évasion aura duré trois mois.
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Le braqueur Redoine Faïd, 46 ans, a été arrêté dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 octobre à Creil (Oise), la ville où il a grandi. Il a été interpellé vers 4 heures, sans incident selon les autorités, dans un grand appartement situé au quatrième étage d’un petit immeuble du quartier HLM du Moulin.
Six autres personnes ont également été arrêtées, dont quatre qui étaient avec lui dans l’appartement : l’un de ses frères, Rachid Faïd, deux de ses neveux et la “logeuse”, selon des sources policières. Deux autres complices ont été interpellés en région parisienne, selon les mêmes sources. Deux armes de poing ont été retrouvées dans le logement.
L’arrestation a été menée par la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) et l’Office central de lutte contre le crime organisé.
Le Premier ministre Édouard Philippe s’est réjoui des circonstances de cette arrestation sur Twitter :
L'interpellation de Redoine Faïd montre, encore une fois, le professionnalisme de la @PoliceNationale.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 3 octobre 2018
Félicitations aux enquêteurs de la PJ pour le minutieux travail mené depuis 3 mois.
Bravo aussi aux équipes de la BRI pour cette arrestation menée sans le moindre heurt.
Quelques heures plus tôt, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérard Collomb saluait également le travail des forces de l’ordre dans un tweet :
Interpellation de Redoine Faïd : les fonctionnaires de la PJ ont démontré leur engagement, leur pugnacité et leur détermination à faire respecter la loi de la République.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 3 octobre 2018
Ils ont mon admiration comme l'ont les 250 000 policiers et gendarmes qui servent chaque jour notre pays.
“Une centaine de policiers cagoulés”
Redoine Faïd avait été condamné en avril dernier à 25 ans de prison pour son rôle d'”organisateur” dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale. “Habitué à la cavale”, il était selon la police judiciaire un “individu dangereux”.
Vers 3 heures du matin, “j’ai entendu du boucan”, a raconté à l’AFP Alliou Diallo, un habitant du rez-de-chaussée. “J’ai vu une centaine de policiers cagoulés. J’ai compris que c’était Redoine qu’ils cherchaient. Ils sont restés jusqu’à 6 h 30. Le quartier a toujours été très calme. J’ai jamais pensé qu’il pouvait être là.”
Le 1er juillet, en quelques minutes, Redoine Faïd s’était évadé du centre pénitentiaire de Réau, près de Melun, aidé par un commando armé qui avait auparavant pris en otage un pilote d’hélicoptère. Entre cette date et aujourd’hui, le braqueur sera finalement resté en région parisienne, malgré quelques allers-retours en Belgique, comme le rapporte Le Parisien.
Une cavale en région parisienne
Très vite, les enquêteurs soupçonnent Redoine Faïd de préparer un nouveau braquage avec ses proches pour financer sa cavale. Une semaine après sa spectaculaire évasion, un sac contenant notamment des armes, des cagoules et une disqueuse qu’ils soupçonnent d’avoir appartenu au commando est retrouvé dans la forêt domaniale de Verneuil-en-Halatte dans l’Oise. Ce faux pas permet aux policiers de se mettre sur la piste du braqueur.
Le 24 juillet, le fugitif de 46 ans échappe de peu aux forces de l’ordre, dans le Val-d’Oise, après une course-poursuite avec des gendarmes qui s’achève dans le parking d’un centre commercial de Sarcelles. Dans la voiture, les enquêteurs mettent la main sur “six pains d’explosifs factices, des mèches artisanales ainsi que des lotions anti-moustiques, des lingettes nettoyantes et une pile importante de vêtements”, selon Le Parisien.
Les enquêteurs pensent alors que Redoine Faïd vit depuis plusieurs semaines dans ce véhicule ou dans une tente. Le 5 septembre, d’importantes perquisitions sont lancées en Île-de-France et à Paris, ciblant des proches de Redoine Faïd afin de récolter des indices, mais aussi pour imposer “une pression psychologique”.
Ce mercredi matin, le braqueur le plus célèbre de France a finalement été arrêté après trois mois de cavale. Faïd s’était déjà évadé le 13 avril 2013 de la prison de Lille-Sequedin, en prenant quatre surveillants en otage. Il avait été retrouvé six semaines plus tard en région parisienne.