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L’Assemblée approuve l’expérimentation du cannabis thérapeutique

L’Assemblée approuve l’expérimentation du cannabis thérapeutique

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A picture taken on June 5, 2019 shows a female cannabis plant in a grow room at the “Hemp Embassy” store in Milan, one of the first shops in Italy dedicated to cannabis. – Hemp is “legal” marijuana as the THC psychotropic substance is blocked, but can be used for textiles, food, cosmetics and other purposes. (Photo by Miguel MEDINA / AFP)

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Elle pourra porter sur 3 000 patients en France.

L’Assemblée nationale a donné vendredi son feu vert à une expérimentation de l’usage médical du cannabis, dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020.

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Les députés ont voté à main levée un amendement du rapporteur LREM Olivier Véran, qui autorise pour deux ans une telle expérimentation, à laquelle l’agence du médicament (ANSM) avait déjà donné son aval. La secrétaire d’État Christelle Dubos a réagi en déclarant : “Je souhaite vivement que cette expérimentation puisse débuter au cours du premier semestre 2020.”

“Elle pourra porter sur 3 000 patients en France et visera à expérimenter l’impact positif des dérivés du cannabis sur certaines pathologies”, a expliqué M. Véran, en rappelant que “17 pays de l’Union européenne ont déjà autorisé des traitements à base de cannabis médical”. Le mois dernier, Konbini news s’était rendu en Suisse, où le cannabis thérapeutique est testé sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer :

“Ce n’est absolument pas la martingale, ce n’est pas le Graal de l’anti-douleur, il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament qui remplacerait le paracétamol ou un autre antalgique mais de trouver le moyen d’un nouveau traitement adjuvant“, a souligné le député de l’Isère.

Cette expérimentation concernera des personnes souffrant de maladies graves – certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou contractions musculaires incontrôlées de scléroses en plaques – pour lesquelles les dérivés du cannabis peuvent constituer un apport thérapeutique supplémentaire.

“Passer outre les critiques”

Elle sera menée dans plusieurs centres hospitaliers, en particulier des centres de référence pour les pathologies concernées. Une prescription initiale hospitalière sera effectuée par un médecin spécialiste, neurologue ou médecin de la douleur notamment.

Les patients devront d’abord se fournir en pharmacie hospitalière puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. L’agence du médicament s’est prononcée en faveur de modalités d’administration assez larges : le traitement pourra ainsi prendre la forme de fleurs séchées, d’huiles et éventuellement de tisanes.

Les différentes posologies pourront intégrer des rapports très variables entre les deux principes actifs : le tetrahydrocannabinol (THC) aux effets psychoactifs, et le cannabidiol (CBD) qui entraîne plutôt une relaxation musculaire.

La mesure a été accueillie favorablement dans l’hémicycle. “Il faut passer outre les critiques qui sont faites autour de cette proposition puisqu’un groupe d’experts avait validé le principe” d’une expérimentation, a estimé le député LR Jean-Pierre Door.

“Toutefois cela pose la question de la filière d’approvisionnement, la France n’autorisant pas la production de cannabis”, a rappelé le communiste Pierre Dharréville.

Konbini news avec AFP