Ou quand la France a vraiment tout compris à l’urgence climatique.
À voir aussi sur Konbini
©MHJ via Getty Images
La première conférence mondiale sur le climat en France s’était pourtant déroulée en France, non ? Mais si, c’était en 2015 à Paris. On avait même appelé le texte qui en avait résulté l’Accord de Paris. Durant cette “COP21“, 195 pays s’étaient engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de contenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en deçà des 2 degrés.
Trois ans plus tard, la France continue d’investir massivement dans les énergies fossiles dont la responsabilité est jugée prépondérante dans l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, rapporte l’Institute for Climate Economics (I4CE) lundi 26 novembre.
Si depuis 2014 les investissements pour le climat sont en augmentation et qu’ils dépassent aujourd’hui les 40 milliards d’euros, “les besoins en la matière sont compris entre 50 et 70 milliards d’euros par an”, selon cet institut français voué à la recherche sur l’économie du climat.
Mais ce qui est encore plus préoccupant, c’est que la France et les Français investissent presque deux fois plus dans les énergies fossiles, défavorables au climat. “70 milliards sont investis annuellement dans des véhicules (souvent) ou des chaudières (parfois) qui consomment trop d’énergies fossiles”, précise le rapport.
Gaz, pétrole et charbon
Un constat partagé par Oxfam qui publiait samedi 24 novembre un rapport épinglant les banques françaises “accros aux énergies fossiles.” Gaz, pétrole, charbon… Entre 2016 et 2017, elles ont consacré “en moyenne 71 % [de leurs financements énergétiques] aux énergies fossiles contre seulement 20 % pour le renouvelable”, rapporte Libération.
À ce rythme-là, la France n’atteindra jamais son objectif de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 afin d’atteindre la “neutralité carbone”. Pourtant il y a urgence.
En octobre dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) alertait sur une nouvelle hausse des émissions de gaz à effet de serre après une période de stagnation.
Nul doute que ces discussions seront au menu du prochain grand rendez-vous mondial sur le climat qui doit se tenir la semaine prochaine en Pologne. La COP24 doit en effet débuter le 3 décembre prochain à Katowice. L’occasion de se reprendre ? On l’espère.