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Koweït : une femme transgenre condamnée pour “imitation du sexe opposé”

Koweït : une femme transgenre condamnée pour “imitation du sexe opposé”

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© vistoff / Getty images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Plusieurs associations s’inquiètent de ses conditions de détention.

Le Koweït a condamné à deux ans de prison une femme transgenre pour avoir “imité le sexe opposé”, selon l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) qui exhorte jeudi 14 octobre les autorités de ce pays du Golfe conservateur à la libérer.

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“Un tribunal a condamné Maha al-Mutairi, 40 ans, à deux ans de prison et à une amende de 1 000 dinars koweïtiens (2 850 euros) pour avoir ‘abusé des communications téléphoniques’ en ‘imitant le sexe opposé'”, a déclaré HRW dans un communiqué.

La loi koweïtienne criminalise le fait d'”imiter le sexe opposé” et selon HRW, les femmes transgenres dans le pays subissent diverses formes d’abus de la part de la police pendant leur détention.

Ces lois violent les droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la non-discrimination garantis par la constitution koweïtienne et le droit international“, a fustigé l’ONG, appelant les autorités à “immédiatement la libérer et annuler la condamnation”.

Détenue dans une prison pour hommes

Maha al-Mutairi a été arrêtée à plusieurs reprises par le passé pour les mêmes motifs, a déclaré à l’AFP son avocate, Me Ibtissam al-Enezi. Mais la dernière condamnation, qui inclut “l’utilisation abusive” d’Internet, reste de loin “la plus sévère” de toutes, a-t-elle souligné, précisant qu’une audience d’appel est prévue le 31 octobre.

Selon Me al-Enezi, sa cliente a demandé à être transférée vers une prison pour femmes après avoir été placée dans une cellule destinée aux détenus transgenres dans une prison pour hommes.

“Nous avons demandé un sursis à l’exécution de la peine. Nous nous attendons à ce qu’elle soit libérée”, a précisé l’avocate.

La surveillance exercée par le gouvernement koweïtien et les arrestations répétées de Maha al-Mutairi constitue une “violation flagrante” de ses droits fondamentaux, a estimé Rasha Younes, chercheuse sur les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) pour HRW.

Le Koweït, riche État pétrolier, jouit d’une relative ouverture politique par rapport à ses voisins du Golfe mais le conservatisme social reste très prégnant.

Konbini news avec AFP