Une enquête pour des soupçons d’agression sexuelle a été ouverte à Paris après une plainte déposée par une ancienne journaliste de BFMTV/RMC contre le journaliste Jean-Jacques Bourdin. Celui-ci s’apprête à lancer une nouvelle émission politique avec les principaux candidats à l’Élysée.
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Après la révélation dans la presse, samedi, d’une plainte pour agression sexuelle pour des faits datant de 2013, la direction d’Altice Média, propriétaire de la chaîne, avait soutenu l’animateur de 72 ans tout en se disant prête à prendre “toutes les mesures qui pourraient s’imposer” en fonction de “l’évolution” de cette affaire.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a indiqué mardi avoir ouvert une enquête pour “agression sexuelle”, confiée au commissariat du XVIe arrondissement. La victime présumée est une ancienne journaliste de BFMTV et RMC, qui a déposé une plainte reçue le 14 janvier par le parquet de Paris au commissariat du XVIe arrondissement.
Cette femme, aujourd’hui âgée de 33 ans, qui a travaillé “pendant plusieurs années” avec le journaliste à la matinale de BFMTV/RMC, affirme que celui-ci “l’a saisie par le cou et tenté de l’embrasser à plusieurs reprises” dans une piscine d’un hôtel de Calvi, en Haute-Corse, en 2013, lors d’un déplacement professionnel, selon le récit du journal Le Parisien publié samedi et confirmé par Me Laure Heinich, avocate de la plaignante.
Cette journaliste se serait “débattue” et serait parvenue à sortir de la piscine. Jean-Jacques Bourdin aurait alors dit : “J’obtiens toujours ce que je veux”. Toujours selon ce récit, il lui aurait ensuite envoyé “pendant plusieurs mois des mails et des SMS insistants”. Ces faits sont possiblement prescrits.
De son côté, l’animateur a démenti ces accusations. “Je connais cette personne, et j’ai travaillé avec elle. Je reconnais m’être baigné avec elle dans la piscine de cet hôtel. Mais je n’ai jamais tenté de l’embrasser de force, ni elle, ni jamais personne d’autre”, a-t-il répondu au Parisien.
“Pertinence” du maintien à l’antenne
Dimanche, le groupe Altice Média, propriétaire de RMC et BFMTV, a annoncé lancer une enquête interne, notamment “pour s’assurer qu’aucun fait de ce type n’a été porté à la connaissance des managers ou collègues des intéressés [plaignante et mis en cause]”.
“Nous ne minimisons pas cette accusation, ni ne lui donnons une dimension disproportionnée”, avait déclaré au Parisien Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, dont le dispositif pour l’élection présidentielle accorde une place centrale à Jean-Jacques Bourdin.
“Il n’y a rien qui empêche Jean-Jacques Bourdin de faire son travail. Une simple plainte ne justifie pas le fait de disqualifier quelqu’un”, avait-il ajouté. Sollicité mardi par l’AFP, le groupe Altice n’a pas souhaité faire de nouveau commentaire.
Les Sociétés de journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et RMC Sport se sont, pour leur part, interrogées dimanche “sur la pertinence du maintien à l’antenne de Jean-Jacques Bourdin le temps de l’enquête”.
Jean-Jacques Bourdin s’apprête à lancer sa nouvelle émission politique La France dans les yeux, un entretien mené en région et en direct avec les principaux candidats à l’Élysée, inaugurée mardi soir par Valérie Pécresse en Corrèze.
Écarté de la matinale de RMC à l’été 2020 après 19 ans de service, Jean-Jacques Bourdin mène sa dernière saison à la tête de l’interview politique de 8 h 30 sur la radio et la chaîne d’informations en continu du groupe Altice Média.
Figure de la station, connu pour ses interviews sans concession, il a commencé comme journaliste sportif sur RTL en 1976, où il a fait carrière avant de rejoindre RMC.
Konbini news avec AFP