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“Je reviendrai d’une manière ou d’une autre” : Donald Trump a quitté la Maison-Blanche

“Je reviendrai d’une manière ou d’une autre” : Donald Trump a quitté la Maison-Blanche

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© MANDEL NGAN / AFP

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Il a refusé d’assister à la cérémonie d’investiture de Joe Biden.

Quatre années “extraordinaires” : mercredi, le président américain Donald Trump a quitté la Maison-Blanche, quelques heures avant la fin de son mandat et la prestation de serment de Joe Biden. Le 45e président de l’Histoire américaine, qui, pendant toute la durée de son mandat, a piétiné tous les usages et, pendant plus de deux mois, refusé d’accepter sa défaite, est parti sans avoir rencontré son successeur.

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Depuis la base militaire d’Andrews, il a souhaité “bonne chance” à la nouvelle administration sans jamais prononcer le nom de Joe Biden. “Je reviendrai d’une manière ou d’une autre”, a-t-il ajouté, entretenant le flou sur ses projets.

Il s’est ensuite envolé à bord d’Air Force One pour la Floride où il entamera dans son club de Mar-a-Lago, à 74 ans, sa vie d’ex-président. Fait sans précédent depuis 150 ans, il a décidé de bouder la cérémonie d’investiture de son successeur.

Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton seront, eux, aux premières loges durant ce moment fort de la démocratie américaine prévu à 12 heures (17 heures GMT) avec un dispositif de très haute sécurité qui rend la capitale fédérale américaine méconnaissable.

La journée restera dans les livres d’histoire en particulier en raison de l’accession, pour la première fois, d’une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale. Kamala Harris, 56 ans, deviendra aussi la première personne noire, et d’origine indienne, à occuper cette fonction.

À l’issue d’un mandat marqué par une avalanche de scandales et deux “impeachments”, Donald Trump quitte le pouvoir au plus bas dans les sondages, coupé d’une partie de son camp horrifiée par les violences du Capitole le 6 janvier dernier.

Juste avant de partir, il a gracié 73 personnes, dont son ancien conseiller Steve Bannon, accusé d’avoir détourné des fonds prétendument destinés à la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique.

Retour au sein de l’OMS et de l’accord de Paris

De son côté, Joe Biden, qui accède à la présidence à 78 ans après un demi-siècle en politique, entend marquer dès le premier jour le contraste, sur le fond comme sur la forme, avec l’ancien homme d’affaires de New York. “Nous n’avons pas une seconde à perdre pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés en tant que nation”, a-t-il tweeté mardi soir.

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Dès mercredi, il prendra 17 décisions présidentielles pour revenir sur les mesures phares de Donald Trump, en engageant notamment le retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation mondiale de la Santé.

L’immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des États-Unis à une réunion du conseil exécutif de l’OMS dès jeudi, a déclaré Jeff Zients, qui coordonne la réponse de la nouvelle administration à la pandémie de Covid-19. Pour limiter la propagation du virus, le président signera également un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux.

Mardi soir, peu après son arrivée à Washington, il avait rendu un hommage solennel aux victimes du Covid-19, prenant le contre-pied de Donald Trump qui a depuis des mois tenté de minimiser l’impact d’une pandémie ayant fait plus de 400 000 morts aux États-Unis.

“Pour guérir, nous devons nous souvenir. Il est difficile parfois de se souvenir mais c’est ainsi que nous guérissons”, a-t-il déclaré devant l’imposant monument Abraham Lincoln.

L’ancien bras droit de Barack Obama s’est ensuite recueilli, au son de la chanson “Hallelujah” de Leonard Cohen, face aux 400 lumières allumées autour du bassin rectangulaire dans lequel se reflétait le Washington Monument.

Des mesures de sécurité exceptionnelles

Cette journée de consécration pour Joe Biden se déroulera dans un climat très particulier, sous l’effet combiné de la pandémie et du traumatisme encore frais des violences du Capitole qui ont fait cinq morts.

Les mesures de sécurité entourant la cérémonie sont exceptionnelles. Quelque 25 000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés. Preuve de la tension qui règne : douze d’entre eux ont été écartés du dispositif de sécurité dans le cadre d’une procédure de recherche d’éventuels liens avec des groupes extrémistes, a indiqué mardi le Pentagone.

Loin des foules considérables qui se pressent traditionnellement sur l’immense esplanade du National Mall pour voir leur nouveau président, l’ancien vice-président de Barack Obama fera face à plus de 190 000 drapeaux plantés pour représenter ce public absent.

De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la “zone rouge” entre la colline du Capitole et la Maison-Blanche. En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises.

Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d’État, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d’unilatéralisme en “revigorant” les alliances mises à mal sous Donald Trump. Mais le futur chef de la diplomatie américaine a aussi déclaré que le républicain avait “eu raison” d’avoir adopté une position “plus ferme face à la Chine”.

L’Europe “a de nouveau un ami à la Maison-Blanche” a pour sa part lancé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, quelques heures avant l’investiture de Joe Biden, tandis que le président du Conseil européen, Charles Michel, l’a invité à une réunion avec les dirigeants de l’Union européenne pour “construire ensemble un pacte fondateur nouveau”.

Le président iranien Hassan Rohani s’est réjoui, lui, de la “fin” de l’ère du “tyran” Donald Trump. Du côté de l’économie, la prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a appelé à “voir grand” dans la réponse à la crise provoquée par la pandémie et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public.

Konbini news avec AFP