La justice a relaxé vendredi les journalistes poursuivis en diffamation pour avoir donné la parole à des femmes accusant Denis Baupin d’agressions sexuelles et de harcèlement. Elle a également relaxé ces femmes, au terme d’un procès de la presse mué en charge contre l’ex-député écologiste.
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Débouté, Denis Baupin a en outre été condamné pour procédure abusive, à verser 500 euros de dommages et intérêts à chacun des prévenus qui en avaient fait la demande.
Dans la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, dite “chambre des libertés”, les prévenus, debout, souriaient en écoutant la lecture du délibéré : des femmes accusées d’avoir menti, soumises à l’épreuve publique du procès, ont pour la première fois le sentiment d’avoir été écoutées.
Ces femmes ont dit leur soulagement de voir “la fin d’un cauchemar”, la “reconnaissance” de leur souffrance, un pas de géant pour le droit des femmes. Elles ont remercié aussi Mediapart et France Inter, les médias attaqués, d’avoir “écrit une page de l’histoire des femmes”.
“La fin de l’omerta”
Denis Baupin, qui avait dit vouloir “laver son honneur”, n’est jamais venu à l’audience. Une absence tancée par la procureure, qui avait le 9 février salué “le courage” des femmes venues à la barre, requérant la relaxe de tous les prévenus.
Au fil des débats, le procès de la presse était devenu une offensive contre l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale. Huit femmes avaient raconté des “SMS salaces”, des “gestes déplacés” et des “agressions” d’une “grande violence”.
Selon les médias poursuivis, ce procès restera comme celui de la “fin de l’omerta” pour des femmes en butte à la domination masculine et dont la parole a été libérée : “la première affaire #MeToo”, avant même le scandale Harvey Weinstein.
Konbini avec AFP