L’alternative écolo au Black Friday séduit de plus en plus d’entreprises.
À voir aussi sur Konbini
(c) DAMIEN MEYER / AFP
Sites en ligne fermés, chiffres d’affaires reversés, marché de Noël solidaire : la résistance au “Black Friday”, événement emblématique de la surconsommation, tente de sortir de l’ombre, et même de gros acteurs disent s’y convertir.
En 2017, Envie, modeste réseau de recyclage et de reconditionnement, s’était lancé tout seul lors du “Vendredi Noir”, avec des animations portes ouvertes dans ses ateliers.
Désormais structurée, l’opération “Green Friday” compte un foisonnement d’initiatives destinées à contrer cet engouement venu des États-Unis. Savamment placé au lendemain de Thanksgiving, il marque outre-atlantique le début de la période des achats de Noël.
Soutenue par la mairie de Paris avec 40 000 euros de subvention, elle compte aujourd’hui une centaine de membres. Chacun reversera 15 % des ventes de vendredi à diverses associations. La Mairie organisera de son côté mi-décembre un “marché de Noël solidaire”.
Aujourd’hui, c’est le #BlackFriday, mais aussi la 2ème édition du #GreenFriday organisée par la Fédération @Envie_org, pour tous ceux qui préfèrent la jouer responsable et durable. Choisissez et profitez ! ♻️
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 23 novembre 2018
? https://t.co/1asfuUwPEj pic.twitter.com/geKfCWGtg6
“La surconsommation est complètement déraisonnable”, juge Anémone Berès, la présidente d’Envie, désireuse de “sensibiliser les Français : il existe des alternatives responsables, on peut consommer sans gaspiller”.
Le Green Friday est trop récent pour que son effet réel soit mesuré, alors que le Black Friday devrait encore battre des records de chiffre d’affaires. Mais l’événement alternatif semble refléter un rejet du consumérisme débridé d’une partie de la société.
Vers une consommation responsable
“Année après année, les consommateurs se lassent”, estime même Heikki Väänänen, le PDG de la société spécialiste de la satisfaction client HappyOrNot. Selon son institut, les taux de satisfaction des consommateurs américains pendant le “Black Friday” ont chuté de 7,5 % en 2017.
“Si les performances du Black Friday reculent, ce sera le point de rupture”, espère Emery Jacquillat, le patron engagé de la Camif. “Le jour où un acteur de la high-tech se mobilisera, ça peut aller très vite et détourner les gens du modèle horrible d’Amazon. Un gros qui bouge un peu a plus d’effet qu’un petit qui bouge beaucoup”.
Comme en 2017, ce défenseur du “Made in France” fermera son site le jour J, pour donner “un signal très fort“. “On s’est dit qu’il fallait réveiller les consciences, passer à l’action. On n’est pas dans la ‘déconsommation’ mais dans la consommation responsable”, ajoute-t-il.
Emmaüs, l’une des associations cofondatrices du Green Friday, proposera ainsi des ateliers de couture afin de sensibiliser à la durée de vie des vêtements.
Pour ceux qui seraient quand même tentés par la folie des promotions, méfiez-vous. L’organisation UFC que choisir, alerte sur les rabais trop importants. Certaines entreprises n’hésitent pas à gonfler les prix en amont, pour pouvoir afficher des réductions mirobolantes : “Notre expérience montre qu’au-delà de 10 ou 20 % de remise, les offres sont rarement véridiques.”