France : la consommation de viande a baissé de 12 % en 10 ans

France : la consommation de viande a baissé de 12 % en 10 ans

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(c) istetiana/Getty Images

Santé, écologie, prix… le bœuf n’a plus la cote.

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C’est un chiffre qui va faire pâlir les carnivores et réjouir les écolos. La consommation de viande a baissé de 12 % en France ces dix dernières années selon Le Monde, qui s’est fait l’écho ce jeudi 6 septembre d’une étude publiée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

Selon cette enquête menée tous les trois ans sur les “Comportements et consommations alimentaires des Français”, cela représente 18 grammes de viande en moins par jour : “En 2007, les Français mangeaient en moyenne 153 grammes de produits carnés par jour, contre 135 grammes en 2016.”

Le Crédoc a analysé les habitudes de 1 925 adultes âgés de 15 ans et plus ainsi que de 1 164 enfants de 3 à 14 ans. Les sondés devaient renseigner tout ce qu’ils avaient ingéré pendant 7 jours.

Les jeunes moins concernés

C’est la viande de boucherie qui essuie le plus gros revers : les Français n’en consomment plus que 46 grammes par jour, soit 12 grammes de moins qu’en 2007. La consommation de volaille de son côté est restée quasiment la même en 10 ans : 34 grammes par jour en 2007 contre 33 grammes aujourd’hui. Par ailleurs, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, toutes les catégories sociales sont touchées.

Si selon Gabriel Tavoularis, directeur de l’étude, la viande reste un “marqueur social“, force est de constater que l’écart n’est pas si important entre les cadres qui en consomment 19 % de moins qu’en 2007, et les ouvriers qui ont réduit leurs apports en produits carnés de 15 %.

Les jeunes entre 18 et 24 ans restent de gros carnivores. Ils consomment près de 15 grammes de produits carnés en plus par jour que leurs aînés, certainement parce qu’ils raffolent de junk food (pizza, hamburger, sandwichs…), dont la viande constitue l’un des ingrédients principaux.

La tendance est au “flexitarisme

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce changement dans nos habitudes alimentaires. Tout d’abord, on sait depuis plusieurs années les conséquences qu’une consommation excessive de viande peut avoir sur notre santé. Comme le rappelle Le Monde, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) fait depuis plusieurs années un lien entre la consommation abusive de viande rouge et l’apparition de certains cancers.

Désormais les consommateurs cherchent plus la qualité que la quantité. Il y a aussi le fait que les produits carnés coûtent de plus en plus chers.

Réchauffement climatique, prise en compte du bien-être animal… Les Français sont aussi devenus plus sensibles aux questions environnementales. S’ils sont loin d’être végétariens, la tendance est au “flexitarisme” – pratique qui consiste à être occasionnellement végétarien. Selon cette étude, le nombre de personnes n’ayant pas consommé de viande durant une semaine a été multiplié par trois, passant de 0,3 % à 1 %.

Mais que les carnivores se rassurent, la fièvre végétarienne est loin d’avoir gagnée l’ensemble de la population : 90 % des personnes interrogées voient toujours cet aliment du bon côté : “nourrissant “, “qui a du goût” et “qu’on a plaisir à manger”.