Dimanche 26 mai, le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête des élections européennes avec près de 24 % des voix, selon les premières estimations – une victoire que tout le monde avait largement vu venir.
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“Aujourd’hui, le peuple français a fait entendre sa voix et a infligé une sanction claire et une leçon d’humilité au président de la République”, s’est félicité sur Twitter Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national.
Le parti de Marine Le Pen était en tête du dernier sondage publié avant le début de la période de réserve, vendredi 24 mai. Depuis plusieurs semaines, l’extrême droite était talonnée par La République en marche (LREM), qui arrive donc en seconde position avec 22,4 % des voix.
L’Élysée a salué le score honorable de sa liste portée par Nathalie Loiseau, rapporte l’AFP. Et d’ajouter, comme pour se consoler : “On n’a jamais vu un parti au pouvoir avoir un score aux européennes aussi haut par rapport à l’élection présidentielle.”
Cette élection, c’était un peu le match retour de la présidentielle remportée par Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en 2017. C’est donc le Rassemblement national qui va envoyer le plus grand nombre de députés au Parlement européen, où il comptait déjà 15 élus lors de la mandature précédente – cette fois, il aura entre 22 et 24 sièges.
En troisième place, on retrouve la liste Europe écologie les Verts portée par Yannick Jadot. “Nous sommes ce soir la troisième force politique”, s’est félicité celui qui rempile donc pour un second mandat. L’écologie s’est imposée comme l’un des thèmes phares de la campagne de ces élections européennes. Le parti de Yannick Jadot aura entre 12 et 13 sièges.
François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, arrive en quatrième place, avec le pire score jamais obtenu par la droite : moins de 10 %.
La participation en hausse pour la première fois depuis 1994
Le Parti socialiste, représenté par Raphaël Glucksmann et sa liste Place publique, arrive en cinquième position, à égalité avec La France insoumise, autour de 7 %. Aucune des autres listes n’obtiendra d’élus.
Cette année, l’offre était pléthorique. Les Français devaient choisir entre 34 listes, un nombre record, qui aurait pu les détourner du scrutin. Mais non.
L’autre surprise de la soirée, c’est le taux de participation, en hausse de 7 à 10 points par rapport au précédent scrutin. Entre 51 et 54 % des électeurs se sont déplacés, contre un peu plus de 42 % en 2014.
Il n’y a pas qu’en France que l’abstention recule. Le taux de participation serait en effet en hausse dans toute l’Europe, à l’inverse de la tendance des 40 dernières années. Depuis 1979, année de la première élection européenne, le taux de participation n’avait de cesse de baisser, pour avoisiner les 42 % en 2014.
À quoi va donc ressembler le nouveau Parlement européen ?
En Allemagne, les Verts ont réalisé une percée sans précédent. Ils arrivent en deuxième position, derrière le parti d’Angela Merkel. Et c’est une donnée importante, dans la mesure où c’est le pays qui a le plus d’eurodéputés. En Irlande, les Verts arrivent également en troisième position.
Ailleurs, les conservateurs sont souvent en tête. C’est le cas en Autriche, en Hongrie ou encore en Grèce.
Ce dimanche, c’était donc la première étape de reconstitution de ce Parlement européen, dont la composition va encore être amenée à bouger si le Royaume-Uni parvient à sortir de l’UE. Reste maintenant à voir quelles alliances vont être nouées entre les vainqueurs des différents pays.