“Je suis très stressée en ce moment”, confie fébrilement Arti Vasudev, 32 ans. Enceinte de sept mois, elle vit sans assurance-santé depuis plus d’un mois, dans sa maison à Sparks (Nevada) aux États-Unis. Cela signifie qu’elle et son mari doivent payer eux-mêmes les frais médicaux d’Arti pendant sa grossesse.
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La conversation en anglais est difficile pour cette Indienne qui vit depuis quatre ans aux États-Unis. Son mari, Sumir Beaspal, 36 ans, nous raconte.
Plus de travail, plus d’assurance santé
Sumir a perdu son travail le 20 mars à cause de la crise sanitaire et des mesures de confinement. Il fait partie des 20 millions d’Américains qui ont alors demandé une allocation-chômage pour la première fois, entre mi-mars et mi-avril, selon l’Oxford Economics.
L’assurance-maladie n’est pas universelle aux États-Unis. La plupart des travailleurs doivent se procurer une assurance privée, souvent par le biais de leur employeur. Alors quand Sumir a perdu son emploi, il a en même temps perdu l’assurance-santé qui protégeait sa famille, comme l’explique Business Insider.
“Aux États-Unis, quand vous perdez votre travail, l’entreprise peut vous proposer une assurance santé [de substitution]. Mais beaucoup de gens ne la prennent pas car il faut payer 2 000 dollars par mois. C’est trop cher pour moi “, explique Sumir.
Pas d’assurance-santé publique pour Arti
Sumir et son fils de 3 ans bénéficient depuis de Medicaid, le programme public d’assurance-santé pour les plus démunis. Mais pas Arti. Pourquoi ? Elle n’est ni citoyenne américaine (elle en a fait la demande) ni résidente permanente depuis cinq ans (elle l’est depuis quatre ans).
“Dans certains États, si une résidente permanente est là depuis quatre ans et est enceinte, ils peuvent faire une exception. Mais le Nevada, où nous vivons, n’en fait pas. Le système devrait être mieux fait pour ce genre de situation”, admet Sumir.
Les frais hospitaliers pour l’accouchement d’Arti seront toutefois pris en charge par le programme Medicaid. “Mais les visites chez le docteur et les médicaments sur ordonnance… Tout ça, nous devons le sortir de notre poche”, ajoute Sumir. “J’ai dû lui acheter, de ma poche, des médicaments pour sa grossesse. Les moins chers que j’ai trouvés étaient à 108 dollars”, détaille-t-il.
Sans assurance, le risque de devoir payer cher
Mais ce qui préoccupe le plus Sumir, ce sont les frais médicaux en cas de problèmes de santé de sa femme. Sans assurance, ils peuvent s’élever à plusieurs milliers de dollars aux États-Unis.
Le Covid-19 inquiète encore un peu plus le couple. La famille a pu bénéficier de tests gratuits, dont elle aura bientôt les résultats. “Mais j’essaie de ne pas trop penser à tout ça. On verra ce qui arrivera…”, soupire Sumir. Le bébé est lui attendu début juin.