Le projet de loi a été validé au Bundestag, au nom du bien-être animal : dès 2022, les poussins mâles des élevages de poules pondeuses échapperont au broyage, pratique décriée depuis plusieurs années par les associations. Une manière pour l’Allemagne de se présenter comme pionnière sur la question.
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Lors de la présentation du projet de loi, la ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner, s’était félicitée d’une “avancée significative pour le bien-être des animaux” avec la fin d’une pratique “contraire à l’éthique“.”Nous sommes les premiers au monde à prendre des mesures aussi claires“, avait-elle insisté devant le Parlement allemand.
Chaque année, environ 40 millions de poussins mâles sont tués en Allemagne : pour chaque œuf que nous mangeons, seuls les poussins femelles sont conservés parmi les élevages, pour en faire des poules pondeuses. Les mâles sont systématiquement broyés ou tués. Des méthodes alternatives devraient être développées outre-Rhin.
La filière avicole devra faire du tri avant que l’œuf n’éclose, après une vingtaine de jours de couvaison : une nouvelle technique permettant de déterminer le sexe des embryons en amont permettrait d’écarter les mâles. Une méthode de sexage mise au point en Allemagne, déjà à l’œuvre chez plusieurs marques, et qui devrait être généralisée. Ce nouveau projet de loi entend soutenir des nouvelles techniques innovantes, afin que dès 2024, le sexe puisse être déterminé avant le sixième jour d’incubation.
En France, le sujet reste à la traîne
Dans l’Hexagone, les avancées sont timides sur la question. Si des alternatives existent, notamment grâce à la technique de sexage développée en Allemagne, les éleveurs manquent de financements et de soutien dans la transition vers ces nouvelles pratiques. En 2020, Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture, avait défendu sa volonté d’abandonner la pratique du broyage d’ici la fin de 2021. Les éleveurs de la filière ont dénoncé le manque de délai et annoncé l’accélération du déploiement de ces pratiques alternatives à partir de 2022.
Mercredi 26 mai, le groupe écologiste du Sénat compte défendre une nouvelle proposition de loi censée accélérer les choses. Un texte pour un “élevage éthique” qui conjuguerait “bientraitance des animaux” et “bien-être des éleveurs“, porté par la sénatrice EELV Esther Benbassa. Le texte prévoit notamment l’interdiction du broyage ou gazage des poussins mâles à compter de janvier 2022. Cependant, après retoquage lors de son examen en commission des affaires économiques, le texte a peu de chances d’être validé par le Sénat.