Jeudi 19 avril, Raul Castro quitte officiellement la présidence de Cuba signant du même coup la fin de “l’ère Castro”.
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Pendant près de 60 ans, Cuba aura eu un Castro à sa tête. Fidel, puis son petit frère Raul Castro ont été tour à tour le visage de la petite île des Caraïbes. Jeudi 19 avril, Raul Castro passe officiellement la main à Miguel Diaz-Canel, un moment historique.
Instigateur de la “révolution” en 1959, Fidel Castro reste à jamais associé à l’histoire de Cuba, qu’il a gouverné pendant près de 50 ans. C’est lui qui a instauré le communisme dans les années 1960, tenant tête avec vigueur à l’impérialisme du voisin : les États-Unis.
De ces années au pouvoir, certains retiendront les réformes sociales parmi lesquelles l’alphabétisation du pays ou l’allongement de l’espérance de vie, d’autres la dictature militaire, le fiasco économique et des interdictions qui compliquaient sérieusement la vie des Cubains. Une grave maladie le pousse finalement à se retirer en 2006. Il passe alors la main à son petit frère Raul Castro.
Le frère cadet entreprend des réformes qui permettent l’émergence d’une classe moyenne notamment en autorisant les petits travaux et l’autoentrepreneuriat. Raul Castro est aussi l’artisan du dégel des relations avec les États-Unis.
En 2014, il annonce le début d’un rapprochement qui aboutit au rétablissement des relations diplomatiques en 2015, après 53 ans d’affrontements. Depuis, Fidel Castro est mort, et Donald Trump a mis un point d’honneur à défaire tout ce que Barack Obama avait fait pour se rapprocher de l’île d’Amérique centrale.
Qui est le nouveau président du pays ?
La fin de la dynastie Castro cristallise-t-elle un vrai virage ou son importance n’est-elle que symbolique ? Celui qui a été désigné pour lui succéder – Miguel Diaz-Canel – est un ancien professeur de mathématiques, proche du clan Castro. C’est l’ancien premier vice-président de Raul Castro.
Contrairement à ses prédécesseurs, il n’est pas militaire. Âgé de 58 ans à peine, il n’a pas connu la révolution castriste. De là à espérer que Miguel Diaz-Canel change tout durant les cinq années de son mandat renouvelable, il y a un monde.
D’une part, Raul Castro, âgé de 86 ans, va rester à la tête du très influent Parti communiste cubain jusqu’en 2021. D’autre part, son successeur est un fidèle de la famille. Reste à savoir comment le nouveau président va se démêler de la situation économique du pays, que les réformes engagées par Raul Castro n’ont pas vraiment su remettre d’aplomb.
Il lui faudra naviguer entre l’idéologie castriste, et le besoin de réformer. Parmi les chantiers à mener figure en tête la suppression de la double monnaie qui fait coexister une devise convertible indexée sur le dollar, et une monnaie locale, un système unique au monde qui nuit fortement à ses échanges avec le reste du monde.