Emmanuel Macron s’est dit “prêt” lundi à soumettre à référendums dès 2021 certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, d’une part pour modifier la constitution, d’autre part pour des mesures spécifiques.
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“La réécriture de l’article 1er de notre Constitution […] pour introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique […], je suis favorable à cette proposition”, a-t-il dit, en se disant aussi ouvert à un référendum “sur un ou plusieurs textes de loi” reprenant d’autres propositions de la Convention.
Dès lors, le chef de l’État est favorable à engager à l’Assemblée nationale et au Sénat un débat en vue d’une réforme constitutionnelle qu’il souhaite “voir aboutir d’ici 2021”. “Je suis prêt à recourir au référendum si celui-ci était alors constitutionnellement possible après le vote des Chambres”, a-t-il insisté.
146 propositions acceptées sur 149
En revanche, le chef de l’État n’a pas repris la proposition de la Convention de réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l’environnement au-dessus de des autres valeurs fondamentales de la République.
“Telle que proposée, la rédaction menace de placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques, au-dessus même de nos règles démocratiques”, a commenté M. Macron.
Cette proposition figure parmi les trois (sur 149) qui n’ont pas été retenues par Emmanuel Macron, avec la taxe de 4 % sur les dividendes et les 110 km/h sur les autoroutes.
“Reporter le débat” sur les 100 km/h
Emmanuel Macron a décidé lundi de “reporter le débat” sur les 110 km/h sur autoroute proposés par la Convention citoyenne pour le climat, pour éviter qu’elle ne “s’abîme dans une polémique” et connaisse le “même sort” que la mesure des 80 km/h.
“La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées”, a plaidé le chef de l’État devant les 150 membres de la Convention.
“Croyez-moi, je formule cette proposition en spécialiste”, a-t-il lancé en souriant, en allusion à sa décision de limiter la vitesse sur certaines routes à 80 km/h, portée par son Premier ministre Édouard Philippe et très contestée.
“J’ai présenté beaucoup de grands plans très ambitieux, avec beaucoup de choses formidables qui ont parfois été résumés à une mesure ou une petite phrase. Et ce serait profondément injuste que tout votre travail se résume à cette proposition”, a expliqué Emmanuel Macron.