Uniquement en cas d’alerte enlèvement, selon la ministre des Transports.
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© Jean-Philippe Ksiazek/AFP
“Police à 2 kilomètres” : bientôt, ce message d’avertissement bien connu des conducteurs pourrait être supprimé, si la situation le nécessite, des applications mobile de trafic routier, a-t-on appris ce week-end.
Les applications comme Waze et Coyote, qui servent beaucoup en ce moment aux automobilistes souhaitant éviter les opérations escargots des “gilets jaunes”, permettent d’établir l’itinéraire de voyage le plus rapide, de repérer des stations-service mais aussi et surtout les contrôles de police et les radars.
Cela fonctionne sur la participation des automobilistes eux-mêmes : s’ils sont arrêtés à un barrage de police, ils peuvent l’indiquer sur l’application pour prévenir les autres, qui pourront alors faire le choix de changer de route pour l’éviter. Mais voilà que transmettre cette information pourrait devenir impossible.
En effet, un projet de loi serait en préparation pour l’interdire. Le texte de loi, auquel Le Parisien a eu accès, pourrait obliger ces applications à “occulter pendant une durée déterminée […] la ‘rediffusion’ aux autres usagers de la route du message d’alerte prévenant qu’un contrôle a lieu dans une zone donnée”, sous peine de se voir infliger une peine de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.
Cela ne concerne pas les contrôles de vitesse
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, expliquait le principe au quotidien ce week-end :
“Le principe est qu’un criminel qui ait enlevé une personne, perpétré un acte terroriste ou qui se trouve en état d’ivresse au volant ne puisse pas se soustraire à un contrôle si un autre conducteur le lui a signalé via son application.”
Plusieurs utilisateurs réguliers de ces applications se sont insurgés sur les réseaux sociaux en apprenant la nouvelle. La ministre en charge des Transports, Élisabeth Borne, était sur France Info lundi 19 novembre et elle a émis une information importante, qui pourrait rassurer les inquiets.
Cette dernière a martelé que cela pourrait être le cas “uniquement dans le cadre des alertes enlèvement”, “très strictement” dans ce genre de situations, a-t-elle insisté, évoquant la possibilité pour les forces de l’ordre d’être “gênées” par ces applications :
“Je pense que chacun peut comprendre qu’on ne veuille pas dire à celui qui est potentiellement concerné [par une alerte enlèvement] qu’il y a un barrage de police.”
Les assistants à la conduite ne pourront plus signaler certains contrôles "uniquement dans le cadre des alertes enlèvements" affirme Elisabeth Borne #8h30Politique pic.twitter.com/DbhQZMUxuA
— franceinfo (@franceinfo) 19 novembre 2018