Ce dimanche 19 avril, Jair Bolsonaro est venu grossir les rangs d’une manifestation anti-confinement à Brasilia. Environ 600 personnes s’étaient réunies devant le quartier général de l’armée pour réclamer une intervention militaire et la fermeture du Congrès et de la Cour de justice, rapporte l’AFP. Évidemment, ces deux instances soutiennent les mesures de quarantaine qui ont été décidées par certains pouvoirs locaux, maires ou gouverneurs.
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Dès l’apparition des mesures de confinement, Jair Bolsonaro avait fait part de son désaccord, inquiet pour l’économie du pays. “Les autorités de certains États et municipalités doivent renoncer au concept de la terre brûlée : l’interdiction des transports, la fermeture des commerces et le confinement massif”, estimait-il fin mars.
Près d’un mois plus tard, il ne décolère pas et n’a jamais autant mérité son surnom de “Trump des Tropiques”. Son homologue américain est aussi en guerre contre les gouverneurs qui ont instauré des mesures de confinement. Ce week-end, il appelait sur Twitter à “libérer” la Virginie.
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Ces prises de position contrastent avec l’attitude de la plupart des autres dirigeants de ce monde, qui se battent pour que leurs citoyens restent chez eux. L’idée, c’est d’éviter la propagation du virus qui a fait plus de 165 000 victimes et a contaminé plus de 2 000 000 de personnes à travers le monde, selon un décompte de l’université Johns Hopkins du 20 avril.
“Nous ne voulons rien négocier”
Comme on peut le voir sur les nombreuses photos qui ont immortalisé ce moment lunaire, Jair Bolsonaro ne portait pas de masque. Le chef de l’État ne semble définitivement pas croire à la dangerosité du virus – une “grippette”, selon lui.
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CNN rapporte qu’il a toussé plusieurs fois lors de sa prise de parole devant une foule largement acquise à sa cause. “Nous ne voulons rien négocier”, a lancé le président d’extrême droite debout à l’arrière d’un pick-up, devant des manifestants brandissant des pancartes appelant à “l’intervention militaire avec Bolsonaro”.
Tout le Brésil est ses quelque 209 millions d’habitants ne sont pas confinés. Comme aux États-Unis, la situation diffère d’une région à l’autre selon le nombre de personnes infectées.
Des responsables politiques ont fait le choix de fermer les écoles et certains commerces, et ont mobilisé la police et les pompiers pour faire respecter la quarantaine. Dans certaines favelas, ce sont les gangs qui prennent le relais pour s’assurer que tout le monde respecte le couvre-feu.
Au Brésil, les mesures de confinement sont pourtant soutenues par la majorité de la population. 68 % de la population l’approuve, malgré son impact sur l’économie, selon un sondage de l’institut Datafolha publié le 18 avril. Dans le pays, le coronavirus a fait 2 462 victimes à ce jour.