Depuis plusieurs mois, les militantes féministes sont la cible de répressions particulièrement violentes en Arabie saoudite. Plusieurs femmes sont encore incarcérées. D’autres ont affirmé avoir été torturées pendant leur séjour en prison.
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Ce week-end, l’équivalent du ministère de l’Intérieur a posté une vidéo sur son compte Twitter. “Toutes les formes d’extrémisme et de perversion sont intolérables”, rappelait-il dans un clip qui a depuis été supprimé, mais que l’agence Reuters a pu visionner.
Et d’ajouter : “Tout comportement qui pourrait mettre en péril l’Arabie saoudite est considéré comme extrémiste.” C’est alors que la voix off aurait listé les formes d’extrémisme en question : féminisme, athéisme, homosexualité ou encore takfirisme, une branche hyper radicale de l’islam.
Mardi 12 novembre, le quotidien saoudien Al-Watan précisait qu’en tant qu’idéologie extrémiste, le féminisme serait donc passible d’emprisonnement et de coups de fouet.
Le royaume des contradictions
Comme le rappelle l’agence britannique, l’homosexualité et l’athéisme sont depuis longtemps interdits et passibles de la peine de mort dans la pétromonarchie.
Depuis, l’article d’Al-Watan a également été dépublié. Un haut responsable a affirmé à une chaîne de télévision nationale que cette information n’avait aucune base légale et que la vidéo “s’était trompée plusieurs fois en définissant la notion d’extrémisme”. Il ajoutait que le clip a été diffusé par un individu qui n’en avait pas le droit, rapporte le Washington Post.
Cette annonce avait déclenché un tollé, à l’intérieur du pays comme à l’échelle internationale. Mardi 12 novembre, Amnesty International s’est fendu d’un communiqué rappelant que : “Le féminisme, l’athéisme et l’homosexualité ne sont pas des crimes”.
Et d’ajouter :
“L’annonce du ministère de l’Intérieur saoudien de faire du féminisme, de l’athéisme et de l’homosexualité des formes d’extrémismes punis par la loi et passibles de coups de fouets est révoltante – en désaccord évident avec la fausse image réformiste que la couronne et le prince Mohammed ben Salmane essaient d’installer aux yeux de la communauté internationale”.
Depuis qu’il a accédé au pouvoir, Mohammed ben Salmane essaie en effet de moderniser l’image de la monarchie afin d’attirer les touristes et les capitaux étrangers. Et pour ce faire, il n’est pas à une contradiction près, capable d’un côté d’accorder le droit de conduire aux femmes, et de l’autre d’enfermer celles qui se battent pour obtenir ce genre de droits.