Agression transphobe de Julia : l’accusé condamné à 6 mois ferme

Agression transphobe de Julia : l’accusé condamné à 6 mois ferme

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Julia Boyer, le 22 mai 2019. © Philippe LOPEZ / AFP

"Il faut faire de ce procès un symbole", avait plaidé l'avocat de la jeune femme.

La vidéo virale de son agression à Paris a rendu à nouveau visible les violences et les discriminations subies par les personnes transgenres : Julia Boyer confrontait ce mercredi son agresseur au tribunal correctionnel de Paris.

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Et le verdict vient de tomber : ce dernier a écopé d’une peine de dix mois de prison, dont quatre avec sursis, selon LCI.

Les faits remontent au 31 mai. En pleine manifestation contre l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika, Julia tente d’entrer dans une bouche de métro lorsqu’elle est agressée et insultée par plusieurs hommes. L’un d’eux lui assène plusieurs coups au visage, pendant que la foule chante un refrain humiliant.

Filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, la scène provoque l’indignation. La vidéo permet de retrouver l’auteur des coups et Julia dénonce la transphobie en venant en parler à plusieurs médias, et notamment chez Konbini news, qui avait recueilli alors son témoignage.

Placé en détention provisoire, le jeune homme de 23 ans avait reconnu les faits et était poursuivi pour “violences commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre”, un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

“Ce procès c’est vraiment pour la communauté, pour toutes les personnes qui ont subi ce genre de violences et qui n’ont pas porté plainte ou dont l’agresseur n’a pas été arrêté”, avait expliqué Julia, indiquant espérer “une peine exemplaire”.

“Il était visiblement très fier de ce qu’il avait fait”

“Il faut faire de ce procès un symbole pour que les gens prennent conscience de ce qu’est la transphobie et changent leur mentalité”, ajoute son avocat Étienne Deshoulières.

Le dernier rapport de SOS Homophobie a défini 2018 comme “une année noire” pour les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) : le nombre d’agressions physiques à leur encontre recensées par l’association, 231, a augmenté de 66 %.

“Dans l’espace public, les violences les plus fortes sont commises à l’encontre des personnes transgenres”, a souligné Maître Deshoulières. En août, Vanesa Campos, une travailleuse du sexe transgenre, avait été tuée par balle dans le Bois de Boulogne.

“Mon client a honte, il ne faut pas le punir pour l’exemple”, a défendu l’avocate du prévenu, Mariame Touré. “Il m’a dit qu’il avait été bête et qu’il avait été entraîné par un effet de foule. Il a été touché par l’immense dignité de la victime et il espère qu’elle acceptera ses excuses.”

“Devant les policiers, il a assumé et il était visiblement très fier de ce qu’il avait fait”, a rétorqué Julia. À 31 ans, cette vendeuse dans une boutique de luxe a entamé sa transition il y a huit mois. Depuis son agression et malgré les messages de soutien, elle raconte continuer à être la cible d’insultes.

Konbini avec AFP