L’artiste russe Piotr Pavlenski, mis en examen dans le cadre du scandale ayant poussé Benjamin Griveaux à renoncer à la mairie de Paris, a affirmé à CNN vendredi avoir “volé” la vidéo sexuelle de l’ex-candidat “dans l’ordinateur” de sa compagne Alexandra de Taddeo.
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“J’ai volé ce matériel dans son ordinateur”, affirme M. Pavlenski, s’exprimant dans un français hésitant au micro de la chaîne d’informations américaine. Puis il a ajouté :
“Elle connaît pas que j’ai trouvé et je prends cette vidéo […]. Ça a été publié et ça a commencé être diffusé, et après elle pouvait pas faire rien, et elle dit ‘OK, si tu fais ça… OK tu fais ça, OK’.”
L’artiste confirme ainsi la version de sa compagne, qui a reconnu être la destinataire des vidéos sexuelles de Benjamin Griveaux tout en rejetant toute responsabilité dans leur diffusion. “Elle était pas contente que je demande pas [à] elle, bien sûr”, précise M. Pavlenski, avant de poursuivre :
“Pour moi ça a été seulement début. Bien sûr, j’ai été content quand j’ai vu que ces premières porno ressources politiques [une allusion au nom du site sur lequel les vidéos de M. Griveaux ont été diffusées, ndlr], les gens avaient besoin de ça, les gens commençaient à lire ça de suite […]. Ça a existé seulement trois jours, ça a été début, maintenant je dois reconstruire encore.”
Quid de son statut de réfugié ?
Alors que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué qu’il sera possible de “remettre en cause son statut de réfugié” en cas de condamnation judiciaire, ce qui semble contestable juridiquement, Piotr Pavlenski a répondu : “Vraiment je réfléchis pas à tout ça.”
“Dans ma vie, il y a toujours quelque chose qui veut me faire peur, mais maintenant c’est habitude, c’est toujours menaces, menaces, c’est prison ou c’est clinique psychiatrique, ou c’est quelqu’un d’autre, OK maintenant c’est menace que je perds statut de réfugié politique…”, a-t-il commenté.
L’activiste ainsi que sa compagne ont été mis en examen mardi pour “atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel” et “diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même”.
Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire, qui leur interdit d’entrer en contact, mais ont échangé des déclarations d’amour via des déclarations de leurs avocats à la presse.