La France doit agir vite pour se conformer aux seuils de pollution de l’air fixés par la Commission européenne.
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La pollution est un sujet qui préoccupe beaucoup les habitants de la capitale française – à commencer par la maire Anne Hidalgo. Mardi 27 mars à Paris, l’association Réseau action climat (RAC) rappelait, lors d’une conférence de presse, que la pollution de l’air à Paris réduit l’espérance de vie de ses habitants de 9 à 27 mois.
Pourtant la maire de Paris n’hésite pas à prendre des mesures choc pour lutter contre la pollution liée aux automobiles, quitte à se mettre certains usagers à dos : fermeture des voies sur berge, mise en place de zones à faibles émissions (où les véhicules les plus polluants ne peuvent pas circuler), élaboration d’un plan vélo… Pour la responsable transport du RAC, contactée par Konbini news, ce problème de pollution ne se limite pas aux frontières de Paris. Selon elle, “il faut réfléchir à une plus grande échelle que Paris intra-muros. C’est une question qui concerne toute la zone d’Île-de-France”.
Si le RAC, représentant français d’un réseau mondial et européen d’ONG qui regroupe près de 1100 membres à travers la planète, a voulu frapper fort, c’est que le temps presse. Dimanche 31 mars, 13 zones françaises (dont Paris, Lyon et Strasbourg) où les seuils de pollution autorisés étaient dépassés en 2015 devront remettre à la Commission européenne des feuilles de route pour ramener les concentrations de particules fines (PM10) et de dioxyde d’azote (NO2) sous les valeurs limites autorisées.
[J-4] Les agglomérations doivent rendre leurs copies à la Commission européenne pour agir contre la pollution de l’air.
— Réseau Action Climat (@RACFrance) 27 mars 2018
Les mesures seront-elles à la hauteur ? pic.twitter.com/aNfs1f7jBB
Dans un arrêt inédit rendu en juillet dernier, la plus haute juridiction administrative avait en effet sommé le gouvernement d’agir rapidement contre la pollution de l’air aux particules fines PM10 et au dioxyde d’azote :
“Il est enjoint au Premier ministre et au ministre chargé de l’environnement de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soit élaboré et mis en œuvre […] un plan relatif à la qualité de l’air permettant de ramener les concentrations en dioxyde d’azote et en particules fines PM10 sous les valeurs limites.”
Depuis 2009, date de la première mise en demeure adressée au gouvernement français par la Commission, la France est régulièrement rappelée à l’ordre par la Commission européenne. Suite à la convocation le 30 janvier dernier de neuf pays à Bruxelles, Paris a transmis à la Commission européenne son plan d’action contre la pollution de l’air. Pour la responsable transport de RAC France, “le plan d’action de l’État n’est pas suffisant. Il se repose beaucoup sur la future loi d’orientation sur les transports et les mobilités”.
Selon France 3, la France est classée 6e de l’Union européenne en matière de dépassement des niveaux légaux de pollution de l’air. En France, 48 000 personnes meurent prématurément chaque année de maladies causées par l’impureté de l’air. Selon une étude menée par Santé publique France, datant de 2016 et relayée par Libération, la pollution est la troisième cause de mortalité en France après le tabac et l’alcool.