A Moscou, une nouvelle loi punit de peines de prison lourdes la diffusion de “fausses informations”

A Moscou, une nouvelle loi punit de peines de prison lourdes la diffusion de “fausses informations”

Image :

© Alexey NIKOLSKY / SPUTNIK/AFP

photo de profil

Par Marie Misset

Publié le

Avec des conséquences immédiates sur la couverture du conflit en Ukraine par les médias russes et étrangers

A 20h passées vendredi soir, Vladimir Poutine a renforcé encore le contrôle sur les informations auxquelles les russes ont accès. Il a signé une nouvelle loi, punissant de lourdes peines de prison quiconque  (journaliste ou individu) diffuse des “informations mensongères” sur l’armée, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux, avec une petite particularité qui va permettre au pouvoir russe de ratisser très large : la loi est rétro-active et pourrait s’appliquer à des informations sorties depuis plusieurs mois déjà. 

 

La loi est passée avant par les députés russes et elle prévoit aussi des peines pour tous ceux qui appellent à “imposer des sanctions à la Russie”

 

Le tout vise à renforcer la mainmise du pouvoir sur les informations qui circulent en Russie puisque dans la même nuit, Facebook a été bloqué et l’accès à Twitter, restreint. Un seul récit est autorisé : l’armée russe est envoyée pour protéger les Ukrainiens russophones d’un génocide.

 

Les conséquences sur la couverture du conflit par les médias Russes et étrangers ont été très rapides : le journal russe indépendant Novaïa Gazeta a dit être “obligé de supprimer de nombreux contenus” pour éviter les sanctions, mais vouloir “continuer à travailler“. Sentant le roussi, la chaîne de télévision indépendante par internet Dojd avait déjà annoncé jeudi la suspension de son activité, et l’emblématique station de radio Ekho Moskvy (Echo de Moscou)a annoncé sa dissolution après le blocage de leurs sites. 

L’agence Bloomberg News et la BBC ont quant à eux suspendu l’activité de leurs journalistes sur place, CNN arrête la diffusion de ses programmes en Russie, et de nombreux correspondants de la presse française à Moscou indiquent réfléchir aux conséquences de cette loi sur les informations qu’ils donnent sur les réseaux

La BBC a tout de même précisé qu’elle continuerait de produire de l’information en russe en dehors du pays.

 

À voir aussi sur Konbini