#leplastiquenonmerci, une journée France Inter et Konbini, le mercredi 5 juin. Enquêtes et reportages pour mettre en lumière les personnalités qui se battent pour changer les comportements.
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Les chiffres sont là, devant nos yeux : “si rien ne change, d’ici à 2030 l’industrie du plastique devrait doubler la quantité de pollution plastique dans les océans”, prévient régulièrement WWF. Mais toutes les ONG du monde ont beau tirer la sonnette d’alarme, le secteur se porte très bien et les déchets plastiques prolifèrent.
En France, le président Emmanuel Macron s’est fixé l’objectif d’avoir 100 % de plastique recyclé en 2025. Le travail pour y parvenir risque d’être conséquent lorsque l’on sait que seuls 9 % des déchets plastiques sont recyclés à l’échelle mondiale.
Toutefois, à l’étranger, certaines alternatives ont vu le jour pour réutiliser les multiples déchets plastiques et leur donner une nouvelle vie – et on pourrait bien en prendre de la graine. Aux Pays-Bas et au Ghana, par exemple, des routes et pavés sont construits à base de plastique usagé recyclé.
Des routes “3 fois plus résistantes”
Exit les routes et chaussées faites de bitume, désormais, certaines municipalités font le choix de récupérer des déchets plastiques. C’est le pari de l’entreprise néerlandaise VolkerWessels, qui, avec son projet Plastic Road (lancé en 2015), récupère des tonnes de déchets plastiques dans les océans, avant de les transformer.
Les deux projets pilotes, lancés en 2018, sont deux pistes cyclables de 30 mètres à Zwolle et Giethoorn, aux Pays-Bas. L’entreprise assure avoir un processus de production “plus propre” et évoque un “transport lors de l’installation réduit de 85 % par rapport à la construction de routes conventionnelles”.
La durée de vie des routes faites de plastique recyclé serait trois fois supérieure à celle des routes habituelles, “ce qui réduit considérablement les déviations dues aux travaux routiers”, selon VolkerWessels.
Des pavés en plastique pour éviter de “gaspiller énormément d’argent”
Au Ghana, l’ingénieur Nelson Boateng s’est lancé dans la construction de pavés composés de 70 % de plastique et de 30 % de sable. L’asphalte produit, cette fois à partir de plastique acheté, “s’avère être plus solide que les blocs de béton” utilisés d’habitude pour faire des trottoirs ou paver des routes, a-t-il assuré à l’AFP en expliquant sa démarche :
“Le Ghana produit 22 000 tonnes de plastique par an et seulement 2 % sont recyclés, le reste est sur les sites d’enfouissement, ce qui fait que le gouvernement gaspille énormément d’argent pour éliminer tous ces déchets plastiques.”
Et de préciser le processus de fabrication :
“Nous achetons tous types de plastique dans les environs. Nous les écrasons et les lavons puis nous mélangeons avec du sable dans les bonnes proportions en fonction de l’endroit où nous voulons les poser.
Ensuite, il sera fondu dans un moule avec le sable, puis nous pressons avec une presse hydraulique et nous obtenons un pavé comme celui-ci.”