On a testé le “puppy yoga” et c’est l’activité la plus mimi du monde

Nouvelle obsession débloquée

On a testé le “puppy yoga” et c’est l’activité la plus mimi du monde

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Par Julie Morvan

Publié le , modifié le

Du yoga et des chiots adorables, que demander de plus ?

J’ai toujours été team chats. À la maison il y avait toujours un matou, qu’il soit roulé en boule dans un fauteuil, en train de courir dans tous les sens pour jouer avec un élastique ou en train de miauler à la mort pour réclamer ses croquettes passé 18 heures. Mais malgré tout le bonheur qu’un ronronnement félin de 1 634 décibels puisse apporter, j’avoue, j’ai toujours eu un faible pour les chiens et leur joie communicative. Dès que j’en croise un dans la rue, j’oublie tout le reste, y compris mes proches, et je m’empresse de lui parler d’une voix complètement gaga qui exaspère certains de mes collègues – pardon, Pierre, mais tu es juste insensible.

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Alors quand j’ai appris l’existence du “puppy yoga”, une discipline mélangeant séance de yoga et session câlins avec des chiots, j’ai halluciné. J’ai donc testé un cours chez Puppy Yoga Paris, histoire d’en vérifier les bienfaits – et de mettre mon self-control à l’épreuve face à tant de mignonnerie. Est-ce que ça vaut le coup, pour les chiots comme pour les humains ?

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Diffuseur de parfum, tapis de sol et joujoux partout

En me dirigeant vers le lieu du cours (tenu confidentiel jusqu’à trois jours avant le jour J), dans le très chic 16e arrondissement s’il vous plaît, je croise un couple qui s’apprête lui aussi à tenter l’expérience pour la première fois. La jeune femme m’explique qu’elle “a craqué” en tombant sur une publication Instagram et a décidé d’y embarquer son copain. Devant le studio, nous sommes une quinzaine, en quasi-majorité des jeunes femmes dans la vingtaine.

On nous ouvre les portes et je découvre un studio plongé dans une ambiance apaisante, petites guirlandes dorées au plafond, parfum – très fort – style patchouli, et au bout de chaque tapis de sol, un petit jouet pour chiot : un nonos, une boule en caoutchouc, un jouet qui fait du bruit… Et bien sûr, dans le coin gauche, une demi-dizaine d’adorables chiots dorment dans un petit parc. Ce sont des bassets fauves de Bretagne, m’apprend-on. Ça va être difficile de se concentrer sur les asanas.

Regardez-moi cette bouille d’amour ©Puppy Yoga Paris

On se met rapidement en place, une par tapis, puis notre professeur de yoga Anne commence le cours. Pendant vingt minutes, on enchaîne les postures, avec plus ou moins de facilité et de coordination – j’avoue que j’ai beaucoup copié sur mes voisines. Tout le monde est concentré, mais au fond, toute la salle n’attend qu’une seule chose : que les petites bêtes sortent enfin de leur parc pour gambader parmi nous. Et là, le cours prend un tournant drastique.

Câlinothérapie canine enclenchée

La professeure nous demande de se tourner les unes vers les autres et six chiots sont déposés délicatement sur nos tapis. Ils sont tous de la même portée et la plus jeune a sept semaines. Personne n’arrive à contenir des exclamations de joie et d’attendrissement en les observant de près. D’abord complètement endormis, ils se mettent à se dégourdir les pattes au bout de quelques minutes et jouent avec les yogis. Celle sur mon tapis dormira pendant tout le cours, agitée de quelques soubresauts ; quand je demande pourquoi, on me répond qu’elle rêve.

Ma partenaire de yoga en pleine méditation © Konbini Sports

La scène est surréaliste : exit le yoga, les chiots deviennent le seul et unique centre d’attention. Évidemment, puisqu’on vit un moment hautement instagrammable, les photos sont inévitables : toutes mes camarades sortent leur smartphone pour immortaliser la scène et se prendre en selfie avec les petites boules de poils. Mais c’est aussi l’occasion de créer du lien très facilement : la mignonnerie nous unit instantanément.

J’en profite pour discuter autour de moi. Phoebe m’apprend qu’elle est venue depuis Saint-Quentin (Aisne) pour tester ce cours ; l’aller lui aura pris 1 heure et 40 minutes de train. Une de ses voisines confie avoir dû s’y reprendre à huit fois pour pouvoir réserver un cours tant les places partent vite. À 35 euros l’heure, pour vingt minutes de cours de yoga et quarante minutes de câlinade, les chiots sont clairement un point fort. Sacha, par exemple, fait du yoga depuis deux ans et vient avant tout pour eux : “C’est cool quand on n’en a pas soi-même.” Elle reconnaît que la “relaxation” du yoga n’est clairement pas l’effet recherché ici : “C’est plus excitant que relaxant de voir tous ces chiots autour de nous.” C’est vrai : tout n’est plus qu’euphorie dans le studio.

La douceur en une image ©Puppy Yoga Paris

Un business fructueux pour les éleveur·euse·s

Nous terminons la séance avec quelques étirements en compagnie des chiots, en liberté cette fois – un d’entre eux laisse échapper un doux ronflement, summum du craquant. Ma camarade se réveille enfin, s’étire et jappe avant de jouer un peu avec moi. Trop tard, c’est avec un déchirement au cœur que je dois la laisser partir avec ses frères et sœurs : c’est déjà l’heure de remettre les chiots dans leur parc. Ella, la fondatrice du cours, m’explique qu’ils ne participent jamais à plus de trois cours par jour, à raison de trois jours maximum par semaine (le mercredi et le week-end). Ils vont se reposer pendant une petite heure, avant de participer au prochain cours.

© Puppy Yoga Paris

Évidemment, en rangeant leurs affaires, quelques clientes se renseignent : peut-on adopter les chiots ? C’est là où réside tout l’intérêt du cours. Car, pendant toute la séance, Émilie, l’éleveuse de la portée de chiots, se tient à disposition et compte bien trouver quelques foyers où placer ses chiots – en plus d’être rémunérée pour les avoir prêtés pour la séance.

Le prix d’un basset : 600 euros, glisse-t-elle à une cliente. La chienne à l’origine de la portée a même droit à son propre compte Instagram : tout est savamment organisé. En réalité, en assistant à ce cours, on se retrouve aussi face à une vitrine de potentiels animaux de compagnie à adopter : c’est à prendre en compte si vous souhaitez participer à une session.

Émilie m’explique avoir mis la portée en vente sur Leboncoin et avoir été contactée par Ella : “On travaille avec des éleveurs”, me confirme cette dernière, “sur Leboncoin, Élevage de France… Ça permet aux chiots d’avoir un premier contact et de socialiser avec les humains avant d’être placés.”

Pourtant, de nombreuses protestations se sont élevées face à cet argumentaire. Au Royaume-Uni, ITV News a révélé que le puppy yoga pouvait mettre les chiots en grand danger. Dans certains cours, les animaux n’ont pas accès à l’eau pendant une heure, pour écarter le risque qu’ils urinent en pleine session yoga. Idem côté sommeil : perturber leurs siestes pour les faire jouer avec les clients est considéré comme une “forme de torture”. Enfin, selon The Guardian, la température dans les studios est adaptée aux yogis mais peut se révéler bien trop élevée pour les chiots, et la loi britannique exige que les chiots restent avec leur maman pendant les huit premières semaines de leur vie. Vérifiez donc bien ces paramètres avant de participer à un cours de puppy yoga.

“Un chien qui aura fait du puppy yoga dans sa vie sera beaucoup moins agressif”

Je retrouve justement Ella pour discuter de l’histoire du studio. À 22 ans, elle a fondé Puppy Yoga Paris en mars 2023 après avoir découvert le concept au Royaume-Uni. “Ça a émergé l’année dernière un peu partout au Canada, en Australie, au Royaume-Uni… Je me suis dit que ça cartonnerait en France”, explique-t-elle. La structure est encore naissante, composée de six collaborateur·rice·s en auto-entrepreneuriat et de profs qui “tournent régulièrement”. Idem pour les studios, qui varient en fonction du nombre de yogis et de chiots.

Ella, la fondatrice de Puppy Yoga Paris © Puppy Yoga Paris

“J’adore les chiens, je suis amoureuse du chien”, confie Ella, des étoiles dans les yeux. “C’est un animal très spécial, il sent les choses, il comprend l’humain. Il sent les maladies, les cancers, apaise une jeune fille qui vient ici toutes les semaines de l’hôpital… Il est hyper à l’écoute donc il sent aussi les vibrations, les ondes.” L’association du yoga et des chiens lui paraît donc très pertinente.

À l’avenir, elle compte diversifier les cours avec des chatons et faire appel à la SPA et d’autres associations : “Un chien qui aura fait du puppy yoga dans sa vie sera beaucoup moins agressif”, affirme-t-elle. On ne peut qu’acquiescer : nous, en tout cas, ça nous a complètement ramollies.

Article réalisé dans le cadre d’une invitation de Puppy Yoga Paris. Modifié le 18/09/2023.