On a classé (objectivement) les entraîneurs de l’OM depuis 2012 (et il y en a beaucoup)

On a classé (objectivement) les entraîneurs de l’OM depuis 2012 (et il y en a beaucoup)

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© FABIAN BIMMER / AFP

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Par Abdallah Soidri

Publié le , modifié le

La valse des entraîneurs est un sport populaire à l’OM.

À Marseille, les entraîneurs vont et viennent, depuis quasiment toujours. Ce lundi, Gennaro Gattuso a été remercié près de cinq mois après avoir débarqué en remplacement de Marcelino qui, lui, avait quitté le club au bout de sept petits matches seulement. Il faut croire que durer plus d’une saison à l’OM relève de l’exploit vu le nombre de techniciens qui s’y succèdent, avec plus ou moins de réussite.

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Depuis l’ère Didier Deschamps, le dernier à avoir remporté un titre avec l’OM, pas moins de douze coachs ont eu en charge l’équipe première. On fait le point sur les différents profils en prenant en compte le style de jeu, l’impact et les résultats.

#12. Gennaro Gattuso

Est-on vraiment surpris par l’échec de Gennaro Gattuso à l’OM ? Arrivé en remplacement de Marcelino, il débarque avec un bilan peu flatteur, qu’il s’agisse du style de jeu ou du palmarès. Durant les cinq mois de son mandat, l’ancien entraîneur du Napoli et du FC Valence a fait honneur à sa réputation, malheureusement pour les supporters marseillais. Sa frilosité tactique, ses compositions et sa communication d’un autre temps auront eu raison de sa place sur le banc. Sous ses ordres en 2024, le club ne compte qu’une seule victoire (contre Thionville, en Coupe de France), un bilan indigne pour un effectif initialement taillé pour jouer le podium.

#11. Michel

Peut-être le pire OM depuis la fin de l’ère Deschamps. Avec un style de jeu inversement proportionnel à la qualité de ses costumes, Michel a marqué le club par l’extrême faiblesse de son équipe. Sans un Lassana Diarra en mode franchise player d’une franchise de bas de classement, l’Espagnol aurait été débarqué bien plus tôt.

#10. Nasser Larguet

On n’a rien contre Nasser Larguet, mais ce mandat n’aurait jamais dû arriver, en tout cas, pas dans ces conditions. Un sacrifice d’entraîneur regrettable.

#9. José Anigo

José Anigo : profession, pompier de service. Appelé quand ça va mal, l’enfant du club n’a jamais montré de grandes qualités d’entraîneur quand il était en charge de l’équipe première. C’était déjà le cas en 2004, malgré la finale de Coupe de l’UEFA et ça s’est encore vérifié quand il a suppléé Élie Baup.

#8. Franck Passi

L’adjoint qu’on met sur le banc quand l’entraîneur principal est débarqué, mais à qui on ne propose jamais le poste d’entraîneur principal. La carrière de Franck Passi comme coach de l’OM, c’est l’équivalent des missions intérim qu’on se tapait quand on était étudiant.

#7. Marcelino

Bilan de Marcelino à l’OM : 7 matches, 3 victoires, 3 nuls, 1 défaite, et puis c’est tout. On ne saura jamais si l’Espagnol aurait changé son 4-4-2 fétiche pour un schéma tactique plus efficace et moderne et emmené le club en finale de Ligue Europa car il a décidé de quitter le navire après une incroyable réunion entre les groupes de supporters et la direction.

#6. Élie Baup

Élie Baup à l’OM, c’est les 6 victoires consécutives en Ligue 1 en début de saison, la 2e place et la qualification directe en Ligue des champions, mais aussi un style de jeu pauvre, des éliminations en Coupe de France et une humiliation en C1 avec 0 point.

#5. André Villas-Boas

Difficile de mettre le Portugais plus haut dans ce classement. L’ancien entraîneur du FC Porto arrive certes à ramener l’OM en Ligue des champions après huit ans d’absence, mais c’est grâce à l’interruption de la saison pour cause de Covid-19. Quand le championnat reprend ses droits, son équipe propose un football famélique (la purge contre le RC Strasbourg, on n’oublie pas) aussi bien en Ligue 1, malgré la victoire au Parc contre le PSG, qu’en Ligue des champions où Marseille se ridiculise une nouvelle fois.

#4. Rudi Garcia

L’ère Rudi Garcia est symptomatique de la difficulté d’entraîner le seul club français vainqueur de la Ligue des champions. D’un côté, on a l’épopée en Ligue Europa en 2018 (finale perdue contre l’Atlético de Madrid) et la 4e place à 77 points, de l’autre, on a la tristesse de la saison suivante et les échecs contre les gros. Arrivé avec une grosse cote, le champion de France avec Lille (2011) quitte Marseille avec une image égratignée. La déchéance.

#3. Igor Tudor

Le football proposé par l’OM d’Igor Tudor est peut-être celui qui correspondait le plus à la devise du club, “Droit au but”. Dans les intentions, son équipe regardait n’importe quel adversaire dans les yeux. Un football total alléchant, mais exigeant et éreintant pour les joueurs, qu’il a réussi à mettre en place dans un climat de défiance à son égard.

L’élimination honteuse contre Annecy en Coupe de France, le décrochage dans la course en titre et le raté en Ligue des champions ternissent beaucoup son mandat, qu’on aurait aimé voir durer plus d’une saison avec les mêmes intentions de jeu.

#2. Jorge Sampaoli

Quand il débarque à l’OM à la fin de la saison 2020-2021, Jorge Sampaoli laisse une excellente impression aux supporters avec un style de jeu offensif. Le début de son premier exercice complet est dans la même veine, porté vers l’avant, mais les ambitions tactiques de l’Argentin se heurtent à la solidité des équipes de Ligue 1. Ce style moins flamboyant lui permet d’assurer la 2e place en championnat, mais les Marseillais cauchemardent encore du jeu de possession stérile en demi-finale de Ligue Europa Conference contre Feyenoord.

#1. Marcelo Bielsa

Depuis le départ de Didier Deschamps, aucun autre entraîneur n’a autant marqué l’OM que Marcelo Bielsa. Une saison a suffi à El Loco pour se mettre le Vélodrome et Marseille dans la poche. Son jeu résolument offensif, l’exploitation quasi maximale de son effectif et son approche tactique et humaine, aussi bien sur le terrain que dans les médias, ont apporté un vent de fraîcheur à notre championnat (et je ne parle pas de la glacière).

Longtemps à la lutte pour le titre, son équipe a flanché au printemps pour terminer au pied du podium. La saison d’après s’annonçait prometteuse, mais une bisbille avec la direction a entraîné la démission à la surprise générale de Bielsa, l’homme de principe. Mais plus que la fin en eau de boudin, on retient le football et le football proposés par l’Argentin. Merci.