Les poils pubiens sont de nouveau tendance, on a donc décidé de vous résumer l’histoire croustillante et touffue de l’épilation du maillot

Les poils pubiens sont de nouveau tendance, on a donc décidé de vous résumer l’histoire croustillante et touffue de l’épilation du maillot

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© Rachpoot/Bauer-Griffin/GC Images

À vos poils, prêts, partez !

Le magazine The Cut nous dit que les poils pubiens sont de nouveau fashion. Et, en pleine réflexion sur mon propre choix d’épilation du maillot pour cet été, je me suis demandé comment des poils peuvent-ils être une trend ? Et surtout, depuis quand sont-ils des tendances sociétales ?

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Ben, j’ai lu, j’ai feuilleté et j’ai écouté et je peux vous dire qu’il y a des normes de beauté depuis que l’homme est l’homme. Et question maillot, les premières trends notables remontent à l’Égypte antique, époque où les poils étaient has been de chez has been. Les femmes, comme les hommes, rêvaient d’être imberbes et s’enlevaient tout partout à l’aide de silex pointus et de pierres ponces. Je n’imagine pas la douleur et askip, c’est Cléopâtre qui a été la première à faire fondre du sucre pour en faire de la cire dépilatoire maison. Nos aisselles la remercient.

Les compatriotes d’Aphrodite étaient beaucoup plus rustres et se contentaient de s’arracher les poils comme on déplume un poulet et, parfois, de se les brûler. Au Moyen Âge, les femmes avaient la flemme (et ça se comprend) et se laissaient pousser les poils de partout. Certaines, par érotisme ou raison médicale (c’était la fête aux morpions), utilisaient une sorte de crème dépilatoire et, parfois, se collaient des perruques pubiennes. Pour vous dire à quel point ils aimaient les poils. Et ceux-ci sont restés in très longtemps, jusqu’à ce que l’apparition du bikini – en 1946 – pousse les femmes à tailler un peu tout ça.

Les années 1960, Woodstock, le pouvoir des fleurs et la libération sexuelle signent le grand retour des poils sauvageons et l’amour pour le naturel des années 1970 a même donné naissance à l’expression “seventies bush”. Dans les années 1980, on sort ses lames de rasoir et on commence à donner plus de forme à son maillot. Les pubis taillés gagnent en popularité jusqu’à l’arrivée du fameux maillot brésilien qui, total ou partiel, prend les salons d’esthétique d’assaut.

Fin des années 1990, des célébrités comme Gwyneth Paltrow et la série Sex and the City – l’épisode où Carrie revient de L.A. totalement chauve du punani – font du pubis imberbe une obsession occidentale. Alors, si votre maillot n’est pas aussi lisse qu’une table IKEA neuve, vous n’êtes pas dans le coup. Dans la décennie qui suit, le full Brazilian wax est tellement populaire que les poux pubiens deviennent (et heureusement) une espèce en voie de disparition.

Milieu 2010, les mouvements body positive et les changements de mœurs remettent timidement les poils au goût du jour. Bien sûr, ça varie d’une société à l’autre. En Corée, des femmes iront même jusqu’à s’implanter des poils pubiens, parce qu’ils sont vus comme un signe de fertilité et de bonne santé sexuelle. Mais chez nous, ils ne font encore pas vraiment l’unanimité et on n’aime pas trop quand ça dépasse. Ça, c’était avant. Parce que ça fait un petit moment que les choses bougent et dans le bon sens. L’été passé, certaines influenceuses sont photographiées au naturel et en maillot de bain pour décomplexer les femmes et rappeler “qu’il ne faut pas être imberbe pour aller à la plage”.

Et d’Instagram à TikTok, la décomplexion arrive sur les tapis rouges – grâce à des stars bien à l’aise comme Doja Cat et Julia Fox – et à la Fashion Week. Qui peut oublier les mannequins théâtralement corsetées et poilues du dernier défilé haute couture de Margiela ? Et dans la mode, ça a marqué un tournant : la tendance seventies bush est bel et bien de retour.

Mais on l’adopte comment ? Comme pour le reste, on fait comme on veut. La libération de la parole autour des poils pubiens visibles chez les femmes vise justement à nous permettre de vivre librement notre pilosité. On peut enchaîner les rendez-vous chez l’esthéticienne pour avoir le look à la Jason Statham ou bien se faire des petits tickets de métro, le maillot échancré ou encore le subway, l’américain ou se la jouer culotte poilue à la Doja Cat. Il y a autant de possibilités qu’il y a de poils dans votre culotte en coton bio. Et après avoir lu et écrit tout ça, je me dis que je partirais bien sur une épilation en forme de cœur en haut à droite, tout mignon et poilu comme un timbre-poste. Ça vous parle ?