“La saison 14 de Top Chef c’était une colo de passionnés” : entretien avec Hugo et Danny, les finalistes de Top Chef

“La saison 14 de Top Chef c’était une colo de passionnés” : entretien avec Hugo et Danny, les finalistes de Top Chef

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© Julien Theuil/M6

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Par Damien Garcia

Publié le

"Le concours est tellement intense qu’on a peu de temps pour se projeter."

La saison 14 de Top Chef est officiellement terminée. Après une ultime épreuve haute en couleur, c’est Hugo qui remporte cette 14e saison, avec 55 % des voix. Comme le veulent les règles de l’émission, il touche un montant équivalent au pourcentage de sa note, le cuisinier de 24 ans remporte donc un chèque d’un peu plus de 54 000 euros.

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À cette occasion, on a pu s’entretenir avec les deux finalistes de la saison 14 de Top Chef. D’un côté Danny, le cuisinier à la double casquette, dont le rire et le parcours ne nous ont pas laissés indifférents. De l’autre, Hugo, grand vainqueur de cette 14e saison. Benjamin du concours, l’Ardéchois s’est révélé au fil des semaines et n’a jamais vraiment été inquiété. Deux parcours complètement opposés, sur lesquels ils reviennent ensemble.

Konbini | Ça représentait quoi pour vous de participer à Top Chef ?

Hugo | C’est un concours culinaire donc déjà, c’est un honneur. Et puis, c’est une émission qu’on voit à la télé, c’est l’excellence de la cuisine française qui est représentée dans Top Chef.

Danny | Pour moi, c’est une magnifique opportunité de passer de l’ombre à la lumière. C’est toutes ces années de travail qui sont mises en avant par Top Chef.

Vous vous attendiez à un tel parcours ?

D | Pas du tout, quand on arrive, c’est l’inconnu. On sait que Top Chef, ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Ce n’est pas un contrôle continu, on est jugé sur une assiette, c’est ça qui rend le concours difficile. Donc non, on ne s’y attend pas.

H | Évidemment qu’on pense à cette finale, on en rêve, mais on garde les pieds sur terre. Le concours est tellement intense qu’on a peu de temps pour se projeter.

Tous les deux, vous avez eu des parcours très différents, c’est quoi votre meilleur souvenir ?

H | Moi, je pense que c’était l’action de Jordi Roca par rapport à l’assiette retournée, ou sinon la guerre des restos.

D | Franchement, c’est quand Hélène Darroze m’a rappelé pour la brigade cachée, c’était assez fou. Et évidemment quand j’ai gagné le concours parallèle, c’était juste magique.

Justement, en parlant de ce concours parallèle, Hugo, il se passe quoi dans ta tête quand tu vois Danny revenir ?

H | J’étais sur le cul, je pensais être en demi-finale, et me voilà de retours en quart. Quand je le vois revenir, je me dis : “Mais non… c’est pas possible”. Après, ça m’a fait plaisir de le revoir quand même. Depuis le début, on se suit, on a fait les sélections ensemble, donc c’était marrant de le revoir à ce stade de la compétition.

Elle est longue, la réflexion derrière la conception d’un menu de finale qui peut vous rapporter des dizaines de milliers d’euros ?

D | Pas du tout. En gros, on apprend qu’on doit faire la finale le vendredi, et on avait jusqu’au lundi pour envoyer la liste de produits, des fiches techniques, etc. Il fallait tout faire en deux jours. C’est ultra-intense, et pas assez long pour un menu avec autant d’enjeux.

H | On savait à l’avance que c’était un menu pour 100 personnes, mais il y a toutes les épreuves avant, on n’a pas le temps de se concentrer sur comment on va penser le menu de la finale.

D | C’est clair, comme on ne s’attend pas à aller en finale, on ne prévoit rien à l’avance. Du coup, c’est vraiment fait à l’improviste.

Vous avez eu des doutes pendant la finale ?

D | Oui, après on n’a pas eu trop le temps de réfléchir, les dix heures de l’épreuve finale sont passées comme si on n’en avait fait qu’une.

H | Oui, il y a eu pas mal de coups de stress : tu te rends compte que tu n’as pas fini un truc, il y a le temps qui tourne, le dressage ça ne va pas comme tu veux. Franchement, il y a eu plein de moments de doute. En plus, c’est des cuisines qu’on ne connaît pas, c’est l’inconnu total.

Danny, plusieurs fois dans l’émission tu dis que tu as hésité à tout arrêter pour te consacrer à la musique. Toi Hugo, tu as eu une passion similaire qui a failli te faire dévier de la cuisine ?

H | En vrai, non, j’ai toujours eu la cuisine et j’ai toujours voulu faire ça dans ma vie. Je n’ai pas eu de moments de doute où j’hésitais à faire autre chose.

Et toi, Danny, tu continues la musique en parallèle ? Ça t’a quand même donné une certaine visibilité Top Chef ?

Oui, je continue, c’est ça qui est cool, ça a donné un coup de projecteur sur un projet qui me tient à cœur depuis des années. Maintenant, à moi d’allier la notoriété au côté chef et à celui de rappeur. Ça va être un gros challenge, mais ça va être cool.

C’est vrai que la double casquette de rappeur/cuisinier est assez inédite.

D | C’est assez fou, je crois que c’est une première en France. Avant, je le cachais, mais Top Chef m’a permis de mettre en avant les deux, et je suis content d’avoir mélangé les univers, parce qu’avant, je compartimentais.

Il y avait plutôt une bonne entente entre les candidats de cette saison. J’ai remarqué au fil des interviews qu’ils étaient nombreux à avoir collaboré. Est-ce que c’est votre cas ? Dans le futur, vous avez prévu de collaborer avec d’autres candidats ?

D | Oui, à l’avenir il y a des projets avec Jean, avec Jérémy, non franchement, il y a de belles choses qui se préparent.

H | Moi, je vais faire quelque chose avec Albane. On avait une très bonne entente avec les candidats, c’était assez exceptionnel. Le fait qu’on ait tous entre 25-30 ans a beaucoup joué.

D | La saison 14 de Top Chef, c’était une colo de passionnés.

C’est quoi le plat que vous préférez manger ?

D | Moi, ça reste la côte de bœuf sauce béarnaise, celle-là, elle est incontournable.

H | Moi, c’est les pieds paquets provençaux, c’est une spécialité de Marseille et de Provence. C’est de la panse d’agneau farcie avec des lardons, des herbes, de l’ail, et une sauce tomate pimentée, avec du vin blanc. C’est très, très bon.

Et cuisiner ?

D | Ça, c’est une question qu’on pose souvent aux cuisiniers, mais en vrai il n’y a pas de plat fétiche, chacun a son univers.

H | Oui, on a tous notre univers, après moi les pâtes et tout j’aime bien (Danny rigole). Non, mais quand je dis les pâtes, c’est faire les pâtes de A à Z. Mais en vrai, c’est dur comme question.

C’est quoi la suite pour vous ?

D | Je suis passé chef du restaurant étoilé Bayview à Genève, donc il va y avoir la reprise du restaurant. Sinon, j’ouvre aussi un restaurant éphémère en bas de la tour Eiffel, cet été, qui va durer cinq mois. Ça, ce sont mes deux gros projets.

H | Dans les semaines à venir, je fais pas mal de résidences pour présenter ma cuisine. À Lyon, à Paris, à Annecy, à Valence, je fais le Lyon Street Food Festival à la mi-juin. Et le gros, gros projet, c’est le concept de street food que je vais lancer sur Paris avec Albane. C’est un concept inédit.

La victoire de Top Chef a-t-elle impacté tes projets d’avenir ?

H | Là, je ne ressens pas encore l’impact réel, mais clairement, ça va jouer. Déjà, financièrement parlant, et puis ça ouvre des opportunités qui sont énormes. À l’avenir, je vais jouer à fond là-dessus.

Et toi Danny, dans la musique, tu comptes t’investir comment ?

Comme j’ai toujours fait je pense, 50/50.