Je suis allée dîner dans le restaurant où l’on mange… dans un lit

Je suis allée dîner dans le restaurant où l’on mange… dans un lit

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Par Anna Carolina Assuncao

Publié le

Oui, ça change des tables de bistrot un peu trop serrées.

Derrière. Le nom du restaurant porte déjà à confusion. Derrière quoi ? Derrière qui ? Pourquoi “derrière” ? Eh bien, c’est bien cette sensation que vous êtes censés ressentir. Voilà un restaurant que j’ai découvert à Sentier, dans le 3e arrondissement de Paris, dans une petite ruelle discrète pas loin du Centre Pompidou. C’est un restaurant littéralement caché derrière un autre restaurant, Le 404, appartenant au même groupe. Alors que celui-ci est spécialisé dans la cuisine traditionnelle du Maghreb, Derrière est un restaurant dans le style bistrot très (très, très) revisité. C’est plus qu’un restaurant, c’est une expérience – je sais, c’est un peu bateau comme phrase, mais c’est vrai. Ici, la décoration est complètement incongrue et surtout, inattendue. Voilà comment s’est passée mon expérience.

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“Mais il est où, le resto ?”

Dans la rue, on ne voit aucun écriteau annonçant la présence du restaurant. Ayant une confiance absolue en Google Maps, je passe un portail qui ne paye pas de mine et là, je vois que se cache un restaurant. La décoration minutieuse du patio plein de plantes m’intrigue et je me dirige vers la porte d’entrée. C’est là que je capte le délire du restaurant : un espace rempli de 30 000 objets dans le style pop art et art déco qui n’ont aucune utilité, mais qui, ensemble, semblent faire sens. On dirait presque une continuation du Centre Pompidou. Aucun objet n’est identique : les tables sont diverses et variées, idem pour les chaises et les lampadaires. Au rez-de-chaussée, on voit une table de ping-pong posée au centre de la salle, au calme. Donc, si vous êtes pris par une envie de taper des balles entre deux plats, c’est à vous de jouer.

Une fois au premier étage, on me place sur la meilleure place du restaurant : le fameux lit-table (ou table-lit, à vous de choisir). Eh oui, ce n’est pas une blague. Entouré de petites tables de bistros, le lit sert de banquette géante extra-confortable, qui vous donnera l’impression de ne jamais être sorti du lit. Pour les Karen : oui, le matelas ne fait pas mal au dos, il n’est ni trop dur, ni trop mou.

Le menu : escargots et coquilles Saint-Jacques revisitées

Pour l’apéro, mon amie Clara choisit un Spritz aux fruits de la passion et moi, un Dris Collins, un gin rafraîchissant à base de sirop de fleur, pamplemousse et citron vert.

En entrée : on se laisse séduire par les escargots baignés non seulement dans de la persillade, mais couverts d’un duvet de mousse de pommes de terre. “Les meilleurs escargots de ma vie”, me souffle Clara. Pour ma part, je me suis lancée dans une salade de betteraves à la sauce au bleu aux noix croustillantes. Pas mal, pour celles et ceux qui ne veulent pas se goinfrer dès l’entrée.

En plat : coquilles Saint-Jacques (revisitées, évidemment), avec une tranche de maïs croustillant, du pop-corn et une purée de maïs. Franchement, c’est très bon. Pour celles et ceux qui aiment la combinaison sucré-salé, c’est pour vous. Clara, elle, optera pour un veau posé sur des tagliolini enrobés d’une sauce aux champignons. Plus classique dans l’apparence, mais toujours original dans le goût.

Le bar secret

Une fois le dîner fini, je suis allée aux toilettes, et j’ai aperçu une armoire-miroir. Je l’ai ouverte et, à ma (très) grande surprise, j’ai vu qu’il y avait une autre porte. Je me suis dit : “Bon ici, tout peut se passer, donc pourquoi ne pas l’ouvrir ?”. Et BAM, me voici dans un espace semi-bar, semi-fumoir ressemblant à un speakeasy des années 1920 à New York. On y trouve aussi un baby-foot, des livres entassés, un canapé matelassé en cuir et… des chaises et des abat-jour suspendus au mur (c’est vrai). Comme par hasard, pour se mettre encore plus dans le bain, j’ai eu le plaisir de faire connaissance avec des New-Yorkais qui avaient l’air de se sentir à la maison dans cet espace. J’avais l’impression d’être dans un film.

La loge : la maison secrète du restaurant

Et ce n’est pas tout. J’ai découvert, après coup, qu’au sous-sol se trouve un espace, nommé “La Loge”- qu’on pourrait considérer comme une “mini-maison” – composé d’un salon avec une table à manger, ainsi que d’une petite chambre et une salle de bains à l’étage. Vous pouvez le réserver avec un groupe d’amis allant jusqu’à huit personnes.

Sans oublier le fait que vous pourrez y retrouver des stars à l’occasion : Jacquemus et Dua Lipa, Chiara Biasi ou Cristina Cordula.