Je me suis infiltrée dans la nightlife monégasque et je vous raconte tout

Je me suis infiltrée dans la nightlife monégasque et je vous raconte tout

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© Konbini

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Par Cheynnes Tlili

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En trois jours, j’ai eu le même chauffeur que 50 Cent, choisi la cuisson de mon œuf à la coque et nagé dans une piscine royale à l’eau de mer.

Il paraît que les privilégié·e·s de ce monde savent mieux en profiter. C’est une maxime qui résonne sans cesse dans ma tête depuis les six saisons de Gossip Girl que j’ai poncées en rêvant de ma vie dans l’Upper East Side. Alors quand j’ai eu l’opportunité de goûter à ce monde, j’ai foncé. Après tout, même si je suis plus team éco-cup et bas de joggo, qui ne rêve pas d’un séjour tout au champagne, dans les clubs les plus privés de la Côte ? Je me suis donc octroyé un petit break fancy à souhait en principauté. Ce sont une terre et un monde qui, jusque-là, m’étaient inconnus, au même titre que les garden parties, les country clubs et les matches de polo. Autant vous le dire tout de suite, on y prend vite goût. Que ce soient les valises directement installées dans la chambre, les verres d’eau et de champagne qui se remplissent tout seuls ou encore, le nec plus ultra, la descente de lit gentiment installée lors de mon retour dans ma chambre d’hôtel la nuit tombée.

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Le Club La Vigie © Konbini

Cela dit, cette dernière n’est pas une exception monégasque mais une monnaie courante dans les cinq étoiles. Celui dans lequel je résidais durant mon séjour est le Monte-Carlo Beach qu’on renomme intimement “le Beach”. Pour l’anecdote, juste au-dessus, se trouve la Villa La Vigie, ancien pied-à-terre de Karl Lagerfeld qu’on peut désormais louer avec un prix sur demande (qu’on ne demandera pas). La réputation du Beach tient aussi de son mythique plongeoir et de sa piscine olympique dans laquelle (accrochez-vous) vous vous baignez directement dans l’eau de la Méditerranée (qui est juste à côté) après qu’elle a été filtrée et nettoyée. Aberration pour certains, luxe pour d’autres, que voulez-vous. Enfin, si vous optez pour l’eau de mer en mer, sachez qu’un filet est installé pour vous protéger des méduses. À Monaco (ou Roquebrune, l’emplacement exact de l’hôtel), personne n’urinera sur vos vilaines piqûres.

À Monaco, les dîners sont royaux

Entre deux brasses dans la piscine où les enfants de la princesse Grace Kelly ont appris à nager (véridique), on déjeune au Deck, l’un des trois restaurants des lieux. Les coupes de champagnes défilent plus vite que les métros parisiens en heure de pointe. Il n’est que 13 heures et les (vraies) hostilités monégasques n’ont pas encore commencé. Car le rendez-vous du soir est donné chez COYA Monte-Carlo où nous avons pris le menu découverte, que l’on a appelé : overdose de mets aux accents latinos tous plus succulents les uns que les autres. Mais on se régale, on boit, on rit aux éclats. Le lendemain, on est au Maona Monte-Carlo, un club mythique ouvert en 1962 alors que la Monte-Carlo Société des Bains de Mer rouvrait à peine. C’est un lieu de fête iconique où les Jagger, Joséphine Baker où notre Johnny national se retrouvaient pour festoyer. Pour l’anecdote encore, le nom Maona vient de la contraction des prénoms de Maria Callas et Aristote Onassis, des légendes que les moins de vingt ans connaissent évidemment (espérons-le).

Parmi ces icônes, je craignais de faire tache avec ma robe Zara, mais autour de moi, il y avait finalement tous types de personnes. Des familles, des jeunes couples, bon et OK, pour le cliché, une blonde qui affichait fièrement son amour pour les injections et les implants. J’ai évidemment vu un nombre incalculable de voitures de luxe, mais la plus astucieuse de mes trouvailles, je l’ai dénichée dans ce cabaret à ciel ouvert où on se rendait pour dîner. La chaise de ma voisine de table était équipée d’une petite tablette parfaite pour accueillir un sac à main. Car comme le disent les vieilles dames : “Si tu poses ton sac par terre, tu ne seras jamais riche” et tu ne pourras donc pas déguster les recettes de grand-mère à la sauce monégasque qu’on nous a servies ce soir-là comme les pâtes aux oursins ou un pain bagnat qui ne dégoulinait pas jusqu’aux coudes. Le tout était accompagné de la douce voix de Roxane Lebrasse venue de Sydney pour ambiancer la saison. Une fois encore, j’ai mangé pour dix, ce qui m’a permis de réfuter une idée reçue : les riches ont de l’appétit (et le sens des quantités) ! Mon sac, lui, était au sol, tout comme mon découvert. Je ne réfute rien : les vieilles dames ont raison.

On active le radar à célébrités

Le midi, au Club La Vigie, on se remplit encore le ventre de fruits de mer avec, évidemment, vue sur les voiliers. Je vous passe le moment où l’un des serveurs nous a présenté la pêche du jour avec une énorme langouste en main qui s’est mise à s’agiter dans tous les sens. Ce jour restera à jamais celui où je me suis fait éclabousser par une langouste. Iconique. Pourquoi ai-je eu un coup de cœur pour cette adresse ? Car ils ont eu l’intelligence d’avoir prévu des beds pour la digestion. Mais ne vous méprenez pas, on est pas sûrement pas là pour pioncer car ces lits ronds (qu’on a tou·te·s rêver de posséder grâce aux Totally Spies!) sont en réalité des estrades sur lesquelles on dance dans une ambiance day drinking qui pourrait rivaliser avec le Jimmy’z, ou presque. C’est une autre institution de la principauté et accessoirement le rendez-vous des DJ les plus famous comme David Guetta, Robin Schulz, Martin Solveig et j’en passe, car fondée en 1974 par Régine – cette chanteuse aux cheveux rouges que les moins de trente ans connaissent assurément. Les initié·e·s vous le diront, à Monaco, la tournée des grands-ducs se résume à un bout mangé au Maona, des pas de dance au Jimmy’z et un after au bar américain de l’Hôtel de Paris où l’on croise souvent des stars. Il est par exemple tout à fait normal de tomber sur Lady Gaga en plein un boeuf avec les musicien·ne·s du bar.

Ce qu’on a mangé au Club La Vigie © Konbini

Mais retournons au Jimmy’z. Jusque-là, ce club ressemble à n’importe quel autre club : des sons R&B, une clientèle plutôt jeune et random… On oublierait presque qu’on est à Monaco. Puis arrivent, serties de petits feux d’artifice, dans un coffre de pirates, cinq, six ou sept bouteilles de Dom Pérignon. La piqûre de rappel est efficace, la soirée est monégasque. Alors qu’est-ce qui change ici ? La réponse va être bateau, mais c’est le service. En trois jours dans ce monde parallèle, je n’ai pas eu à me soucier de mon verre ou de mon assiette, le rechargement se faisait comme par magie, ce qui me donnait l’impression d’être importante. C’est chic. Est-ce que ça vaut le coup ? Si on laisse de côté les excès du style 5 étoiles et Dom Pérignon, la carte bleue chauffe autant qu’à Paris in fine. On est clairement sur la même gamme de prix que dans les quartiers touristiques parisiens ou les bars de bobos branchés du 10e. Mais attention, comme je vous le disais, on prend vite goût à cette fast life et le retour à la réalité peut être amer. En arrivant chez moi, j’ai laissé ma valise en bas de mon immeuble parisien. Elle n’a pas atterri seule dans mon appartement, j’ai dû aller la chercher. Triste vie.