Imprimés “peau” et coupes moulantes : la nouvelle capsule Mosaert de Coralie Barbier et Stromae célèbre l’amour de soi

Imprimés “peau” et coupes moulantes : la nouvelle capsule Mosaert de Coralie Barbier et Stromae célèbre l’amour de soi

Image :

© Antoine Melis

photo de profil

Par Flavio Sillitti

Publié le

La huitième capsule de vêtements Mosaert célèbre la peau de façon étonnante. Rencontre avec Coralie Barbier, styliste et directrice créative.

“C’était intéressant de chercher à voir notre corps d’une autre manière”, nous confie Coralie Barbier, la tête derrière les nouvelles pièces de Mosaert. Pour sa huitième capsule vestimentaire, la marque Mosaert, qui est également le label créatif derrière le projet musical de Stromae, change de cap et s’essaie à des coupes et à des motifs à la fois abstraits et organiques, articulés autour de l’épiderme.

À voir aussi sur Konbini

Étude sur la peau et le corps

“Dans la mode, on a souvent retrouvé des prints de fourrure, de peaux animales, mais jamais de notre propre peau humaine”, nous explique la styliste belge. L’idée de l’imprimé “peau” et de ce message d’amour de soi a pourtant succédé à l’envie de proposer des pièces “justaucorps”.

“L’ambition de départ n’était pas politique ou engagée, l’ode à l’amour de soi s’est révélée par la suite. Initialement, je voulais simplement une collection proche de la peau, qui a induit naturellement ce motif façon peau, en incluant des imprimés rappelant les taches de rousseur. De là, je me suis rappelé certain·e·s de mes proches qui pouvaient percevoir leurs propres taches de peau comme des irrégularités, et j’avais envie, au contraire, de les célébrer à travers cette capsule”, précise Coralie.

Ce rendu “peau” détaillé et étonnant aura finalement pris forme grâce aux graphistes belges de Boldatwork, duo de créateurs belges aux manettes des identités visuelles des projets de Stromae ou d’Angèle. À leurs côtés, Coralie Barbier se lance alors dans une analyse profonde de différentes textures de peau, étudiant les jeux de couches et de superpositions qui les composent pour proposer un imprimé plus vrai que nature. “C’est ça que j’aime dans la mode”, nous partage-t-elle, faisant honneur autant au procédé de fabrication qu’au produit final de son travail.

Par la suite, l’idée principale s’est déclinée dans l’univers abstrait du pointillisme, avec une version colorée et effervescente du modèle. Le résultat est une gamme conceptuelle mais pas forcément extravagante, la marque s’éloignant de la géométrie structurée ultra-colorée de ses débuts pour s’approcher de patterns plus organiques et de teintes pastel. Coralie confirme : “J’avais envie de m’éloigner de l’imprimé bariolé qu’on a beaucoup retrouvé dans les collections Mosaert, pour proposer quelque chose de plus neutre et facile à porter.”

Introduction du XXL

Depuis les débuts de la marque, la diversité prône sans forcément être une revendication. Les corps, les âges et les profils se mêlent en effet dans les différentes campagnes précédentes de la marque, sans jamais détourner l’attention de ce dont il s’agit vraiment : une ligne de vêtements.

Au moment d’aborder l’introduction des “plus size”, et notamment de la taille XXL sur cette nouvelle capsule, la réponse de Coralie Barbier traduit bien cette envie de ne pas la brandir comme un geste politique, mais plutôt comme un concours de circonstances : “C’était une question de logistique : il nous fallait plus de matières premières pour proposer un stock suffisant dans des tailles plus larges. Mais quand on le veut, on le peut, et nous voilà enfin avec une gamme en XXL.”

Jeu de contrastes

Sur le shooting officiel de la marque, l’association des vêtements détonne : un pantalon style legging surplombé d’une veste matelassée oversize, ou l’inverse : un pantalon rembourré accompagné d’un justaucorps au plus près des formes corporelles. “J’adore ce côté Bob l’éponge”, confie Coralie Barbier, avec humour. Le contraste s’inscrit également dans les courants vestimentaires que la capsule invite à mêler : on retrouve autant des pièces techniques sportives qu’une veste plus habillée décorée de velours côtelé noir sur les finitions, rappelant la veste de pêcheur aujourd’hui revenue au goût du jour.

Une ligne qui ressemble davantage à Coralie Barbier, qui décrit cette huitième collection comme celle qui s’approche le plus de ce qu’elle porterait elle-même. Une sorte d’extension de soi et de ses propres goûts qui n’a pas toujours trouvé sa place dans le projet Mosaert :

“Les premières capsules découlaient directement de l’univers du projet musical Stromae, donc mes collections étaient basées sur le côté art graphique retrouvé sur les visuels des albums, des clips. Au fil des capsules, je me suis éloignée de cela pour créer les vêtements selon mes propres convictions. Cette capsule confirme qu’il y a aujourd’hui une impulsion créative plus personnelle dans mes dessins.”

Plus d’infos et collection complète sur la boutique officielle.