Tous les amoureux du sport le savent, il n’y a pas de grand(e) champion(ne) sans un grand entraîneur derrière. Et si les dispositions physiques, tactiques ou encore athlétiques définissent grandement la performance, il y a un facteur qui lie toutes ces composantes, que ce soit dans le travail du quotidien ou le jour J : la psychologie. Véritable carburant pour ce qui est de la motivation et la conviction du sportif à être persuadé qu’il peut renverser des montagnes, cette dimension psychologique s’est imposée comme un élément toujours plus important dans la palette de l’entraîneur. Et, dans cette perspective, la causerie ou le discours (qu’il soit avant, à la mi-temps ou après le match) s’est, de tout temps, imposé comme un moment clé du conditionnement et de la préparation de l’athlète. Quelles sont les causeries les plus mémorables ? Quels sont ces moments où, en écoutant ce coach, vous vous êtes dit que, même vous, vous seriez prêts à aller à la guerre pour lui ?
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Aimé Jacquet avec les Bleus en 1998
Comment ne pas débuter par ce classique parmi les classiques ? Extrait du très riche documentaire Les Yeux dans les Bleus, le sélectionneur de l’équipe de France s’adresse à l’ensemble de son groupe en préambule de la compétition. Un discours qui cible principalement les attaquants et qui deviendra culte par le biais de plusieurs formules telles que “Petit bonhomme, là, c’est pas Zizou”, ou l’incontournable “Muscle ton jeu, Robert !”, adressé à Robert Pirès. Parfois imité, jamais égalé.
Marcelo Bielsa après Marseille-Lyon en 2015
Dans un style différent, l’entraîneur argentin aura marqué de son empreinte les supporters et les joueurs de l’Olympique de Marseille durant la saison 2014-2015. S’il n’était pas spécialement à l’aise avec l’exercice médiatique, et malgré une communication qui pouvait interpeller, Marcelo Bielsa était capable d’impacter par son discours en tapant juste. L’une de ses prises de paroles les plus marquantes, ce fut après un frustrant 0-0 concédé par l’OM au Vélodrome face à Lyon, un match au terme duquel ses joueurs s’estimaient lésés par une erreur d’arbitrage suite à un but fantôme de Lucas Ocampos.
Pascal Dupraz avec Toulouse en 2016
S’il n’a pas toujours convaincu par son style ou son approche du jeu, Pascal Dupraz a néanmoins toujours misé sur le fameux choc psychologique qu’il pouvait apporter à un vestiaire, s’appuyant sur la force de son discours, ce qui lui a valu la confiance de nombreux dirigeants engagés dans des opérations sauvetage ou maintien. C’est ainsi qu’en 2016, il sauve in extremis de la relégation le Toulouse FC, au bénéfice d’une victoire à Angers que Dupraz aura en partie construite sur la base d’une causerie restée dans les mémoires.
Julien Stéphan lors de Rennes-PSG en 2019
Alors qu’il vit sa première expérience sur le banc d’une équipe professionnelle et qu’il n’est en poste que depuis 5 mois, Julien Stéphan mène le stade Rennais jusqu’en finale de la Coupe de France où il défie le PSG, quadruple tenant du titre. Mais alors que son équipe est rapidement menée 0-2 et rejoint les vestiaires à 1-2, Stéphan en est convaincu : son équipe va gagner le trophée. Et c’est avec un discours à la fois calme, raisonné mais non moins déterminé, qu’il remotive ses joueurs qui iront quelques minutes plus tard soulever la Coupe de France.
Mikel Arteta en 2021
Si Arsenal se bat aujourd’hui à nouveau pour jouer les premiers rôles, l’entraîneur espagnol a longtemps vécu des heures compliquées. En 2021, après 0 point récolté sur les 3 premiers matches et notamment une cinglante défaite (0-5) contre Manchester City, l’entraîneur espagnol est au plus bas. C’est ce qu’il explique quelques semaines plus tard à ses joueurs lors d’une causerie émouvante dans laquelle il évoque sa situation personnelle pour remotiver ses troupes. Arteta est un fervent adepte des causeries, comme le montrera le documentaire All or Nothing sorti quelques mois plus tard sur Prime Vidéo.
Hervé Renard avec l’Arabie saoudite en 2022
Durant le Mondial 2022, l’Arabie saoudite a réussi l’un des plus grands exploits de l’histoire récente de la Coupe du monde en battant l’Argentine de Lionel Messi, future championne du monde quelques semaines plus tard. Les bases de l’exploit sont dessinées par le discours d’Hervé Renard à la mi-temps. Celui qui s’est progressivement imposé comme un entraîneur de sélections, remportant au passage deux CAN, trouve les mots, justes et impactants, pour remotiver ses joueurs pourtant menés 0-1 par le favori de la compétition.
Hervé Renard avec les Bleues en 2023
Dans un style voisin mais avec un auditoire tout autre, Renard s’adresse cette fois aux filles de l’équipe de France avant un match couperet contre le Brésil lors du Mondial 2023. Devant un auditoire attentif, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire ou encore du Maroc galvanise ses troupes avec un discours mêlant la poigne et l’assurance nécessaires pour que ses joueuses intègrent l’enjeu. Une méthode efficace, puisque la France l’emportera 2-1 et se qualifiera pour le tour suivant.
Will Still avant PSG-Reims en 2023
Projeté sur le banc du stade de Reims à 30 ans tout juste, Will Still s’est rapidement imposé comme une attraction de la saison de Ligue 1 de par sa précocité, ses résultats mais aussi son style et son approche. La majeure partie des suiveurs de foot l’a découvert lors d’un discours adressé en “franglish” à ses joueurs après un entraînement, et quelques heures avant le déplacement de son équipe au Parc des Princes pour y affronter le PSG. Une mise en garde, bienveillante certes, mais mise en garde tout de même…
