On peut écouter de la musique avec nos propres os et c’est hyper perturbant

Boom boom, (pas) dans les oreilles.

On peut écouter de la musique avec nos propres os et c’est hyper perturbant

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© Atstock Productions/Getty

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Par Julie Morvan

Publié le

Une technologie d’écouteurs unique en son genre.

“C’est dingue, j’entends, mais pas avec mes oreilles !” Comme moi et beaucoup d’autres avant elle, ma collègue Léa est bluffée par la paire d’écouteurs que je viens de lui prêter. Un petit appareil de même pas 30 grammes qui tient sur l’arrière de la tête et sert à écouter de la musique… juste avec ses os. Le son circule grâce aux pommettes et à l’oreille interne, sans passer par les tympans. Le résultat est vraiment surprenant.

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Pour tester la fameuse technologie de “conduction osseuse”, on a jeté notre dévolu sur un modèle d’écouteurs de la marque Shokz, l’OpenRun Pro Mini. Sur leur site, on peut lire que cet objet à la “caractéristique unique” transmet les vibrations sonores non pas à travers nos petites oreilles, dans l’air, mais via nos os crâniens. On allume donc l’appareil, on le connecte à un appareil grâce au Bluetooth et on lance une musique. C’est là que ça devient très perturbant.

La sensation est unique en son genre : on ressent les sons plus qu’on ne les entend. Les notes de musique et la voix sont bien là, autour de nous, et les basses font littéralement vibrer les pommettes. Idem pour les podcasts ou les vocaux interminables de vos potes narcissiques : la voix résonne dans la tête.

Cette technologie ne date pas d’hier : elle est déjà utilisée depuis de nombreuses années dans le cadre de communications militaires – on connecte un talkie-walkie à un casque à conduction osseuse par exemple.

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Comme une deuxième paire d’oreilles

Bien avant, dès le XVIe siècle, des patient·e·s ayant perdu l’audition utilisaient cette technique pour entendre des sons. Bon, à l’époque, ils mettaient les dents sur le manche d’une guitare pour écouter sa mélodie. Heureusement depuis, le dispositif a un peu évolué.

En entendant parler de mon petit gadget miracle, mon collègue Antonin m’affirme d’ailleurs que cette technologie permet aux personnes sourdes d’entendre de la musique. Il me suggère ensuite de faire un test en collant les écouteurs contre mon coude, car la conduction osseuse fonctionnerait aussi par cet endroit. Bon, l’essai est infructueux, mais je ressens effectivement les vibrations sonores dans mes bras.

Dès 2016, Eric Mester, représentant de Shokz à l’époque, affirmait que ces écouteurs avaient permis à des personnes sourdes d’entendre pour la première fois. Dans le détail, tout cela dépend du système auditif concerné par la surdité – surdité de conduction, neurosensorielle ou mixte.

“C’est top, je sens les vibrations de la musique”, nous explique Michaël, notre stagiaire sourd, en testant l’appareil. Si avec son appareil auditif, il parvient à entendre les sons, quand il le retire, il continue à sentir la musique uniquement grâce à la conduction osseuse. Une vraie petite révolution !

Une écoute plus pratique et hygiénique

Et puis, on ne va pas se mentir, remplacer les écouteurs intra-auriculaires par un dispositif externe, qui ne rentre pas dans l’oreille, c’est quand même vachement plus sympa. Je serais bien plus partante pour essayer le casque à conduction osseuse d’un pote qu’un vieil embout qui a traîné je ne sais combien de temps dans son oreille.

Sans oublier qu’avec ce mini-casque bien calé sur l’arrière de la tête, on peut bouger dans tous les sens sans le faire tomber. Idéal pour faire du sport, courir, nager même, tout en restant en alerte sur ce qui se passe autour de nous.

Les boutons de commande, discrets et intégrés à la branche droite du casque © Konbini

Le parfait “anti” antibruit

L’autre avantage, c’est que même en utilisant ces écouteurs, comme nos oreilles sont dégagées, on continue à entendre notre environnement. Pas optimal pour les audiophiles certes, et puis on vous déconseille de les utiliser dans les endroits bondés ou le métro : entre les crissements aigus des rames sur les rails, les alertes de fermeture des portes et les annonces au haut-parleur, la petite session musique est compromise. Idem pour les appels : même si le casque est doté d’un système à réduction de bruit, nos interlocuteur·rice·s à l’autre bout du fil expliquent nous entendre “de loin”.

“J’aime bien aussi mettre du gros son et être dans ma bulle”, m’explique ma collègue Lise en essayant l’appareil. “Là, j’entends trop ce qui se passe autour, j’aurais peur de louper un truc dans la musique, de ne pas être assez ‘dedans’.”

Mais elle reconnaît tout de même que c’est super pratique pour tenir des conversations sans avoir à retirer ses écouteurs. “Je serais capable de l’utiliser tout le temps !” Je me suis moi-même surprise à vérifier si j’étais bien en Bluetooth et non en haut-parleur quand je lançais un son ou une vidéo sur mon téléphone, tellement le son était bien retransmis grâce à ce petit casque. Un allié indispensable de la team “anti” antibruit, des sportif·ive·s, des personnes malentendantes ou des simples amateur·rice·s de sensations sonores inédites.

Les casques à conduction osseuse Shokz sont vendus à partir de 90 euros.

Article rédigé dans le cadre d’une mise à disposition du casque OpenRun Pro Mini par Shokz.