Quand Weinstein menaçait de ruiner des carrières chez Ghibli

Quand Weinstein menaçait de ruiner des carrières chez Ghibli

photo de profil

Par Manon Marcillat

Publié le

Le producteur américain n'a pas supporté que Miyazaki refuse de couper la version originale de Princesse Mononoké.

Avant d’être le prédateur sexuel que l’on connaît, Harvey Weinstein était un collaborateur redouté de l’industrie du cinéma, réputé très difficile en affaires.

À voir aussi sur Konbini

Surnommé “Harvey Scissorhands” (“Harvey aux mains d’argent”), il avait la fâcheuse tendance à couper drastiquement dans les projets distribués par sa société de distribution Miramax, propriété de Disney, sans le consentement des cinéastes. Bong Joon-ho pour Snowpiercer et Hayao Miyazaki pour Princesse Mononoké en ont notamment fait les frais.

Malgré l’accord selon lequel il ne toucherait pas à la version originale du long-métrage du studio Ghibli, le magnat a finalement jugé que certaines des 135 minutes de Princesse Mononoké étaient superflues pour le public américain et a donc tenté de réduire le film aux 90 minutes traditionnelles. 

Cartoon Brew a lu Sharing a House with the Never-Ending Man : 15 Years at Studio Ghibli, les mémoires de Steve Alpert, proche collaborateur de Miyazaki en charge de la distribution internationale des films du maître japonais, qui retracent ses six premières années au sein du studio Ghibli et notamment la sortie de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro ainsi que les dessous de l’accord historique entre Ghibli et la Walt Disney Company.

Il y raconte la fureur du producteur face au refus de Miyazaki de céder aux pressions et se souvient d’échanges particulièrement houleux entre lui et Harvey Weinstein menaçant de mettre fin à sa carrière :

Si tu ne le convaincs pas de couper son putain de film, tu ne TRAVAILLERAS PLUS JAMAIS DANS CETTE PUTAIN D’INDUSTRIE. J’ESPÈRE QUE TU ME COMPRENDS BIEN ?! JAMAIS !”

Était-ce avant ou après qu’il ne reçoive un katana de la part du studio Ghibli, l’histoire ne le dit pas.