Star Wars : on a vu L’Ascension de Skywalker, et voilà ce qu’on en pense

Star Wars : on a vu L’Ascension de Skywalker, et voilà ce qu’on en pense

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Par Arthur Cios

Publié le

En essayant de "rattraper" les erreurs de Rian Johnson, J. J. Abrams agace parfois, mais enchante et émeut surtout.

Six mois après avoir pondu un final grandiose à l’épopée des pierres d’infinités du côté de chez Marvel, Disney conclut une autre de ses franchises, ou en tout cas son arc principal (celui des Skywalker), avec Star Wars IX : L’Ascension de Skywalker.

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La comparaison ne tient pas qu’à une question d’agenda : L’Ascension de Skywalker est tout simplement le Endgame de la saga de George Lucas — une image qui tient la route tout au long du film, notamment lors de son grand final, et qui en dit long de l’entertainment à la sauce Disney.

Une fin épique, très dense, non dénuée de défauts, où le fan service est roi, mais qui satisfera les fans et les plus exigeants, en proposant une conclusion, une vraie, tout en faisant un beau doigt d’honneur à Rian Johnson, réalisateur du huitième épisode.

Il est difficile de raconter, et critiquer un film, sans divulgâcher aucun élément de son intrigue. Plus encore quand le film entier n’est constitué que de surprises et de twists. On va quand même essayer. 

Le retour de J. J.

Star Wars IX : L’Ascension de Skywalker est un film écrit et réalisé par J. J. Abrams et toutes les qualités et tous les défauts du film viennent de ce postulat.

Pour rappel, J. J. est celui qui a ramené à la vie la franchise spatiale la plus aimée de l’histoire du septième art, qui a accepté la lourde tâche de lancer une nouvelle trilogie en sortant en 2015 Le Réveil de la Force, un film dans la lignée des six précédents films introduisant les personnages de Rey, Kylo Ren, Finn, Poe, BB-8 et le reste de la clique. Vous connaissez tous la suite : le succès est immense, le public conquis, la critique assez convaincue, et le studio ravi.

Mais avant même la sortie en salles dudit film, la production a déjà décidé que Rian Johnson s’occupera du volet suivant, Le Dernier Jedi. Et le résultat divise bien plus. Les puristes sont outrés des divergences entreprises par certains postulats scénaristiques. Autant dire que le retour de J. J. à l’écriture et à la réalisation du dernier volet a rassuré. Le cinéaste américain se devait d’aller dans le sens du public, et c’est bien là tout le problème.

L’Ascension de Skywalker, de la même manière que le dernier Avengers d’ailleurs, est un cadeau fait au public. Un adieu de tous ces personnages, sous la forme d’une sucrerie que les fans pourront apprécier avec gourmandise, quitte à avoir encore faim à la fin.

De l’anti Rian Johnson pour satisfaire certains fans

Pour ce faire, J. J. Abrams n’hésite pas à faire des petits doigts d’honneur à Rian Johnson, comme avec cette référence ironique, mais un peu gratuite, sur le premier geste de Luke au début du huitième volet.

Ou, plus triste, avec l’absence quasi totale du personnage de Rose, pour lequel son interprète Kelly Marie Tran a été harcelée par des haters du Dernier Jedi. Même le message prégnant de Rian Johnson dans son épisode – celui que la force n’appartient pas seulement à une élite – est ici remis en cause. Si l’on est honnête, on remarquera que tout n’est pas jeté à la poubelle, et tant mieux. Mais cette réaction épidermique de rejet du huitième volet est un des gestes en direction des aficionados.

Pour coupler cela, le réalisateur ne lésine pas sur les clins d’œil, référence et fan service. Vous vouliez revoir ce personnage ? Le voilà. Vous vouliez en savoir plus sur ce personnage ? Fallait le demander. Et vous vous souvenez de ces trucs qu’on voyait dans les vieux films ? Tiens, on les a mis là. Si c’est souvent bien vu, parfois franchement cool et émouvant, vous risquez de lever les yeux aux ciels plus d’une fois.

Sauf qu’à force de faire de l’anti-Rian Johnson, J. J. en vient à en faire trop. Comme s’il était frustré de ne pas avoir pu pondre son 8. Le film est en fait deux films en un, très dense : il y a beaucoup d’informations, l’action ne s’arrête pas, comme pour rattraper le temps perdu, quitte à se contredire. 

Au final, la dernière heure est la véritable conclusion, et tout ce qui a mené à ce combat final semble être sa version des suites de son Réveil de la Force. Sommes-nous à deux doigts de dire qu’on peut regarder le 9 directement dans la foulée du 7 ? Presque. Et c’est dommage.

Le meilleur film de la trilogie ?

Concrètement, outre ce postulat posé, que vaut le film ? Il est très dense, on l’a dit. Pas indigeste, mais très complet et complexe. Au fond, il réussit sa mission : répondre à nos questionnements, et amener une fin à cette nouvelle trilogie.

Si on regarde l’objet filmique tel qu’il est, sans chercher à comprendre le contexte dans lequel il s’inscrit, alors oui, le contrat est largement rempli. Il coche toutes les cases des attentes des fans, peut-être un peu trop. Traque dans un village sombre, infiltration, combat à foison, duels de sabre laser à l’ancienne… Tantôt film noir, film d’espionnage, film de guerre, blockbuster d’action, et film d’auteur (presque, oui), ce Star Wars surfe sur tout ce qui a fait le succès de la franchise.

L’Ascension de Skywalker se devait d’être l’apothéose de huit films, d’une saga. Et c’est ce qu’il fait, puisant autant dans la prélogie que dans la trilogie originelle. Parfois maladroitement, ramenant des personnages plus pour le souvenir que pour un quelconque intérêt scénaristique, mais parfois d’une manière intelligente.

Alors oui, c’est un Star Wars, et cela reste J. J. Abrams. Les dialogues peuvent être parfois un peu niais (beaucoup moins que dans Le Réveil de la Force néanmoins) et on y trouve quelques absurdités scénaristiques de dernière minute. Mais qu’importe.

Star Wars appartient à tout le monde, pas qu’à la bande de groupies vieillissante (dont l’auteur de ces mots considère en faire partie). En plus, on ne peut pas lui reprocher de vouloir faire un film pour enfant, vu son final si sombre.

L’une des plus grandes réussites est le fait d’avoir apporté sa pierre à l’édifice qu’est la grande saga Star Wars. Chaque film, depuis le tout premier en 1977, offrait un pan de mythologie supplémentaire, pour compléter un univers déjà vaste.

Le Réveil de la Force ne le faisait que paresseusement, là où Le Dernier Jedi tentait d’explorer plus d’histoires, des origines des Jedi ou des pouvoirs de ces derniers. L’Ascension de Skywalker fait partie des épisodes qui poussent cet univers le plus loin.

Enfin, reconnaissons une chose : ce Star Wars est très beau. Tous étaient unanimes pour dire que Le dernier Jedi était sublime, et contenait certains des plus beaux plans de l’histoire de la franchise. 

J. J. en a pris de la graine, et offre un sacré spectacle, avec des séquences de batailles, des plans sur des planètes inédites magnifiques, et des bastons de grande envergure. C’est beau, c’est émouvant, c’est souvent époustouflant. C’est énervant aussi, mais ça marche. 

Peut-on dire que c’est le meilleur film de la trilogie ? Oui. Et c’est franchement fort.