“On & off stage”, l’expo qui met en lumière les femmes dans l’électro

“On & off stage”, l’expo qui met en lumière les femmes dans l’électro

photo de profil

Par Anaïs Chatellier

Publié le

L’exposition “On & off stage” présentée à la Gaîté lyrique jusqu’au 24 janvier met en lumière “ces femmes qui font bouger l’industrie nocturne et musicale”.

À voir aussi sur Konbini

Les hommes n’ont pas le monopole de la platine.” Les artistes féminines sont nombreuses dans un milieu que l’on associe encore, à tort, aux hommes. C’est donc pour rappeler que les femmes talentueuses ne manquent pas à l’appel que l’exposition “On & off stage”, réalisée par Marie Rouge, jeune photographe de 24 ans, a été mise en place dans le cadre du festival “Paris Musique Club”, organisé à la Gaîté lyrique par le collectif Barbi(e)turix. 

Faire sortir de l’ombre les femmes dans l’industrie nocturne et musicale

Répondent présentes Emeline Ginestet, aka Molly, responsable de la programmation au Rex Club et DJ ; Maud Scandale, attachée de presse, manager de Sexy Sushi, Acid Arab et Mansfield. Tya ; Peaches, DJ icône de l’électroclash ; Fany Corral, bookeuse et label manager de Kill The DJ ; Gloria-Reiko Pedemonte, manager du label Tsunami Addiction, Rag, directrice artistique du collectif Barbi(e)turix et DJ ; et Sarah Nfifi, seule femme dans l’équipe de la régie de la Machine du Moulin Rouge.

Elles ont toutes accepté de poser devant l’objectif de Marie Rouge. En résulte des portraits embellis par l’utilisation de néons pour un rendu proche du milieu de la nuit :

“C’est une lumière vraiment très chouette à travailler et il faut dire que je n’aime pas trop le flash, raconte Marie Rouge. La lumière continue permet d’être travaillée ‘en direct’ sur le modèle et elle est assez simple à façonner. C’est aussi la ligne graphique du festival, et la reprendre est une sorte de clin d’œil. Je me suis inspirée de cet extrait de L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot, que je trouve d’une beauté fascinante.

-> À lire : Quelle place pour les femmes dans l’électro ?

Pour cette passionnée du portrait et de l’électro, inspirée aussi bien par des pointures (Diane Arbus, Nan Goldin) que par des photographes plus contemporains comme Viviane Sassen ou Petra Collins, mettre en lumière “ces femmes qui font bouger l’industrie nocturne et musicale” est une manière de rappeler les inégalités femmes-hommes qui façonnent le milieu de l’électro :

“Nous avions carte blanche à la Gaîté lyrique et nous nous sommes demandées comment lier la thématique du festival et les valeurs qui portent notre collectif, c’est-à-dire une vision féministe et engagée.

Nous nous sommes rendu compte que les femmes étaient sous-représentées dans l’industrie musicale et que plus encore, derrière les artistes, se trouvent également des femmes que l’on ne voit jamais et qui pourtant, ont un rôle prépondérant dans le monde de la musique qu’elles soient managers, ingés son, directrices de labels…”

À cela s’ajoute une représentation et mise en avant souvent différente en fonction du sexe de l’artiste, déplore Marie Rouge. L’artiste cite Maud Scandale qui s’est exprimée à ce sujet pour rappeler que les femmes sont bien plus photoshopées que les hommes et qu’elles doivent avoir des photos d’elles particulièrement attrayantes dans leur dossier de presse.

Si le constat est parfois alarmant, les mentalités semblent évoluer dans le bon sens. C’est du moins ce que nous confiait Ellen Allien l’année dernière dans un article consacré à la place des femmes dans l’électro :

“On avait l’habitude de dire que les femmes ne peuvent pas être DJ ou produire de la musique… Maintenant aucun doute, elles peuvent le faire !”