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Un petit groupe de rock toulousain attaqué par le géant Candy Crush

Un petit groupe de rock toulousain attaqué par le géant Candy Crush

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Candy Crush Saga, cette addiction 2.0 (Crédits image : TechHive)

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Par Théo Chapuis

Publié le

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“Ne pas laisser une grosse multinationale s’essuyer les pieds sur un petit groupe de rock”

Selon Bubblies, l’intention de King est sans équivoque : “Leur but est de nous déposséder de notre nom”. D’une attaque grotesque de prime abord, on se rend compte en fait que Bubblies, outre ses activités de groupe musical, édite aussi de petits jeux vidéo. N’empêche : interviewés par Numérama, ils attestent être arrivés les premiers sur le marché  :

Nous créons de temps en temps des jeux depuis 2001, alors que leur boîte n’existe que depuis 2003.

Et pan. Leur marque déposée en 2000 à l’issue de la signature d’un contrat avec Trema, label dans l’escarcelle de Sony. À l’occasion de renouveler sa marque en 2013, et après avoir quitté le milieu des majors dans lequel il ne se sent guère à l’aise, Bubblies reçoit un courrier de la part des avocats de King, pour leur demander de s’engager par écrit à ne pas “utiliser de marque, nom de domaine ou tout signe consistant ou comprenant les termes “bubble” ou “bubblies” en relation avec des jeux d’adresse ou plateformes de jeux sur Internet ou dans les médias sociaux et appareils mobiles”, arguant d’un “risque de confusion pour un consommateur d’attention moyenne”.

L’inconvénient étant que les mini jeux vidéo édités par le groupe accompagnent en général les sorties d’album et servent à illustrer de manière interactive la promotion du groupe. Et cela a du sens : comme le remarque avec justesse Big Browser, l’univers musical de Bubblies emprunte beaucoup au jeu vidéo. Un simple coup d’œil à son site Internet vous en convaincra.
Alors qu’il a décidé de partager sa musique grâce au principe Creative Commons, le groupe toulousain est proche des milieux de l’Internet libre. La section locale du Parti Pirate a d’ailleurs émis un communiqué de soutien aux rockeurs. Dans celui-ci, ils déclarent dénoncer “fortement ce genre de pratiques abusives qui consiste à utiliser son pouvoir financier et un statut de soi-disant “intouchable” pour faire asseoir une propriété intellectuelle dénuée de sens, syndrome trop répandu de l’actuel “copyright madness”.

C’est quoi le “copyright madness” ?

“Copyright madness” ? Les Pirates font référence à ces nombreux organismes financiers qui tentent d’acheter des noms propres, mais aussi parfois de simples mots du vocabulaire, pour s’arroger l’exclusivité de leur usage. Numérama rappelle d’ailleurs que King a tenté de déposer en janvier 2014 un copyright sur le mot “Candy”, afin qu’il soit interdit à d’autres éditeurs de jeux vidéo d’utiliser ce mot du vocabulaire anglais qui signifie tout bêtement “bonbons”. Quelques semaines plus tard, King a abandonné ce combat.
Dans un contexte autrement plus musical, on vous parlait voilà un an de Will.i.am qui poursuivait Pharrell Williams en justice. Motif ? L’ex-rappeur des Black Eyed Peas reprochait à l’interprète de “Happy” l’utilisation de l’occurrence “I am” dans l’intitulé de la marque de vêtements “i am OTHER”.
Quoi qu’il en soit, l’appel à l’aide du groupe Bubblies a été largement relayé. Reste que si vous souhaitez découvrir les mélodies de ce groupe de rock tout sauf déplaisant, vous pouvez les retrouver sur leur page Bandcamp.