La sonde de la NASA InSight Lander a détecté le premier “tremblement de Mars”

La sonde de la NASA InSight Lander a détecté le premier “tremblement de Mars”

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© NASA/JPL-Caltech

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Un phénomène qui n'est pas sans rappeler les séismes observés sur la Lune.

Nous avons attendu notre premier séisme martien pendant des mois. C’est formidable d’avoir enfin le signe qu’il existe encore une activité sismique sur Mars. Nous sommes impatients de pouvoir communiquer des résultats détaillés, dès que nous aurons étudié de plus près et modélisé nos données”, s’enthousiasme Philippe Lognonné, l’un des scientifiques de l’équipe française impliquée dans la mission InSight, dont la sonde éponyme s’était posée le 27 novembre dernier, avec à son bord toute une panoplie d’outils de mesure, sismomètre compris.

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C’est la première fois que l’on entend “battre le cœur de Mars“, pour reprendre l’élégante expression si bien trouvée par le CNES, l’agence spatiale française. La star du jour, SEIS, le fameux sismomètre conçu par les équipes françaises, a détecté ce premier tremblement d’amplitude faible le 6 avril dernier, aka Sol 128, 128e jour de la mission sur la Planète rouge.

Le profil du séisme correspond à ce qui avait déjà été détecté sur la Lune, entre 1969 et 1972, quand la NASA menait de multiples missions sur le satellite. Contrairement à ce qui se passe la plupart du temps sur Terre, ces tremblements ne sont pas imputables au déplacement de plaques tectoniques, puisqu’il n’y en a pas. Les séismes martiens et lunaires sont d’une autre nature que ceux que l’on retrouve sur Terre : ils correspondent à la libération d’une grande quantité d’énergie due à des ruptures de croûtes – elles-mêmes dues à des contraintes importantes de poids ou de lent refroidissement.

Les scientifiques sont quasiment certains qu’il s’agit bien d’un séisme. Des mesures additionnelles seront nécessaires pour mieux cerner et qualifier le phénomène. Si la chose se confirme, cela permettrait d’en savoir davantage sur la formation de Mars qui, rappelons-le, appartient à la famille des planètes telluriques. L’étude des séismes lunaires avait permis, quant à elle, de remonter aux origines de la formation de la Lune.