PlayerUnknown’s Battlegrounds, l’arène au demi-million de gladiateurs

PlayerUnknown’s Battlegrounds, l’arène au demi-million de gladiateurs

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Par Benjamin Benoit

Publié le

Simple et primal, “PUBG” vient d’atteindre un demi-million de joueurs simultanés. Une consécration pour ce jeu au concept fédérateur.

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Le “champ de bataille de Playerunknow” (traduction très littérale) est l’aspirateur le plus efficace de l’été. Il aspire notamment du temps, celui des joueurs et celui des spectateurs de parties retransmises sur Twitch, mais génère aussi des ventes et donc des revenus. Ce jeu n’est même pas officiellement sorti et s’est déjà vendu à plus de 6 millions d’exemplaires, selon le site fiable Steam Spy.

Disponible sur PC et bientôt sur Xbox One, le jeu est très simple à aborder. On vous parachute – littéralement – sur un terrain à la taille conséquente. Une île où l’on trouve moult bâtiments, une presqu’île accessible par un pont, des véhicules à l’efficacité variable.

Bref, un gigantesque terrain de jeu… de massacre. Tout est vide et désert, mais en fouillant un peu, on y trouve des armes et de quoi se soigner et se protéger. Et là intervient la règle du jeu : dans la même partie, vous évoluez dans un groupe de 100 joueurs, et il ne devra en rester qu’un. Chacun est libre d’être agressif ou de ne rien faire, d’essayer d’attendre que les autres se dessoudent d’eux-mêmes.

Plusieurs évènements forcent les participants à se rentrer dedans. Certaines zones seront arbitrairement bombardées après quelques instants de préavis. Après quelque temps, une “zone d’action” circulaire va se définir puis se rétrécir de plus en plus. Tous ceux en dehors perdent progressivement de la santé, de plus en plus vite, les forçant à rejoindre une mêlée de plus en plus définie.

Ainsi, progresser en survivant parmi ses camarades est un enchaînement de petits exploits. La joie d’obtenir un “top 25”, un “top 10”, ou le sésame ultime, est très communicative. Ici, le youtubeur MisterMv nous montre, non sans talent, comment bien survivre dans “PUBG” :

Un concept vieux comme le monde

Or, ce concept simplissime connaît un succès commercial fulgurant. En théorie, ce n’est qu’une retranscription de l’univers de Battle Royale en jeu vidéo. Dans ce manga adapté en film, un Japon uchronique a gagné la Seconde Guerre mondiale et a dérivé en régime totalitaire. Chaque année, une classe de troisième est sélectionnée au hasard pour s’entre-tuer, d’où il ne restera qu’un unique survivant. Cet univers, culte mais glauque, a défini tout un genre fictionnel : le jeu de survie.

Outre la téléréalité et ses nombreuses formes, Playerunknown’s Battleground est le premier jeu vidéo à reprendre ce principe, en tout cas avec autant de brio. Avant lui, d’autres comme H1Z1 ont vaguement simulé la même expérience, mais ici, ce n’est pas face à des zombies qu’on doit survivre, mais à une armée d’internautes prêts à tout pour aller le plus loin possible.

Tant est si bien qu’il vient de battre un chiffre imprenable du jeu vidéo : celui du demi-million de joueurs connectés sur Steam – principale plate-forme de jeux sur PC, dépassant pour quelques heures Counter-Strike. Deux faits pour relativiser cependant : ce chiffre fait suite à une grosse mise à jour permettant un jeu à la première personne, et le record absolu de Dota 2 est de plus d’1,2 million de joueurs simultanés. Encore quelques efforts pour détrôner cet immense jeu de stratégie, au centre de la culture e-sports.

Un jeu ultrapopulaire, ayant créé quelques dissensions entre les joueurs et de nouvelles manières de tricher. Le jeu, trustant régulièrement la page principale de la plate-forme de streaming Twitch, est rediffusé par de nombreux joueurs. Il est possible d’intégrer une partie et de regarder un flux pour repérer la position de celui qui streame.

Ces faits d’armes en rejoignent d’autres : déjà plus de 100 millions de dollars de recettes, et premier jeu vendu sur Steam en 2017. Au moins de juin, 45 millions d’heures ont été passées à regarder les exploits de ces gladiateurs des temps modernes.