Les propos de Zaz sur l’Occupation créent la polémique

Les propos de Zaz sur l’Occupation créent la polémique

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Par Louis Lepron

Publié le

Dans une interview, la chanteuse Zaz s’est exprimée avec maladresse à propos de l’Occupation allemande en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ces derniers jours, culture, politique et histoire ne font pas bon ménage. Après les déclarations de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre du dernier jeu d’Ubisoft, Assassin’s Creed Unity, voilà que Zaz a fait un commentaire sur l’Occupation allemande de la France lors de la Seconde Guerre mondiale.
Alors qu’elle est en promotion pour son nouvel et troisième album Paris, la chanteuse a été interviewée par le site Pure Charts. Elle a affirmé :

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En France, j’ai l’impression qu’on se focalise un peu trop sur les choses négatives, alors qu’à côté de ça il y a beaucoup de personnes qui réinventent la société et proposent d’autres choses. […] A Paris, sous l’occupation, il y avait une forme de légèreté. On chantait la liberté alors qu’on ne l’était pas totalement.

Cette déclaration plus que maladroite a été épinglée par le site de Libération. Dans un article intitulé “Zaz et la “légèreté” du Paris occupé”, le journaliste François-Xavier Gomez répond à la chanteuse, même s’il affirme qu’elle “n’est pas suspecte de sympathies pour l’extrême droite” :

S’il y avait de la légèreté dans la capitale occupée par l’armée allemande, ce n’était certainement pas du côté des porteurs de l’étoile jaune. Légèreté n’est pas non plus le terme qui convient pour définir le climat de délation et de suspicion qui régnait alors.
Dans un contexte de pénurie alimentaire et énergétique, de rationnement et de couvre-feu, seule une partie infime des Parisiens menait une vie “légère” et insouciante.

L’auteur de la tribune n’hésite pas non plus à revenir sur les agissements de certains artistes bien connus de l’époque :

La légèreté, c’est ce qui fut reproché, à la Libération, aux artistes qui avaient continué à travailler dans le Paris occupé. Ceux qui, comme Edith Piaf, Charles Trénet, Léo Marjane et bien d’autres, ont chanté devant des parterres d’uniformes vert-de-gris

Zaz devient “Naz”

L’historien Nicolas Beaupré a aussi réagi avec ironie (même si son tweet a été ensuite effacé) : “Suite à ses propos sur l’occupation, Zaz aurait aussi annoncé changer de pseudo pour s’appeler désormais Naz”. Le Figaro évoque une “polémique légèrement embarrassante” tandis que l’Express pose la question suivante, avec un poil d’ironie : “Peut-être a-t-elle lu les trois tomes du sulfureux conseiller politique et historien Patrick Buisson, 1940-1945: Années érotiques ?”.
Benjamin Biolay a été le seul à prendre la défense de Zaz via un tweet :


Dans un dossier consacré à la vie culturelle française sous l’occupation allemande, Télérama explique que “Vichy musela l’avant-garde, bannit les juifs et encouragea une création rétrograde”. Et de préciser :

Officiellement, aucune contrainte esthétique n’est imposée, sauf le critère racial : aucun musicien juif ne peut figurer à l’affiche d’un concert – Darius Milhaud, qui s’est exilé aux Etats-Unis dès 1940, en est victime.

Dans la soirée, Zaz a réagi à la polémique via un post Facebook, concédant que “la succession de ces mots est sans doute maladroite” :


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