Le jeu indé de la semaine : Out There : Ω The Alliance, le grand plongeon dans l’espace

Le jeu indé de la semaine : Out There : Ω The Alliance, le grand plongeon dans l’espace

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Par Pierre Bazin

Publié le

Dans l'espace, personne ne vous entend rager...

L’espace fascine autant qu’il effraie. Si les recherches actuelles en astronomie nous permettent pour l’instant d’avoir une “photographie” d’un trou noir, l’humain rêve toujours d’explorer à sa guise les confins de l’univers. La science n’a pas encore réussi à nous propulser à la vitesse de la lumière, mais le jeu vidéo reste une solution adéquate pour se rendre compte de la complexité du voyage spatial, loin des facilités de la science-fiction hollywoodienne.

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Out There : Ω The Alliance est un titre développé et édité en 2015 par une petite équipe de passionné·e·s du Mi-Clos Studio, dont on attend aussi le curieux projet Sigma Theory. À l’occasion de sa réédition récente sur Nintendo Switch, l’occasion est parfaite pour braquer notre loupe sur ce genre de petite pépite 100 % indépendante (pas de Microsoft ou de Devolver Digital derrière, promis).

Out There : Ω The Alliance est un jeu extrêmement bien pensé pour décrire le désespoir, l’émerveillement et le danger qu’implique un voyage dans le cosmos. En incarnant un pilote, supposé voyager de la Terre à Ganymède, vous découvrez à votre réveil que vous vous êtes… perdu.

Problème : au fin fond de la galaxie, retrouver son “chemin” n’est pas une mince affaire. Mais quelques coups de clé à molette plus tard (en gros), et vous voilà reparti, tel un Ulysse 2000 à la recherche de sa Terre natale, dans les couloirs spatio-temporels de l’univers.

Le titre rappellera fortement FTL : Faster Than Light, autre perle “indie” sorti en 2012, qui a rencontré un succès phénoménal auprès des joueurs PC. D’ailleurs, on ne manquera pas de vivement vous le conseiller. Si vous n’avez pas spécialement d’équipage à gérer, c’est plutôt la gestion de tous les modules de votre vaisseau, de votre soute à ressources et même de l’espace disponible en général qui est essentielle.

On retrouve, comme dans FTL, cette crainte à chaque déplacement d’un système solaire à un autre, car on ne sait jamais sur quoi on va tomber parmi les centaines d’évènements aléatoires (et superbement narrés, au passage) disponibles.

Carburant, intégrité de votre coque et oxygène, ces trois barres seront à surveiller en continu, au risque d’atteindre rapidement un triste “game over”. En comparaison à FTL, le titre invite bien plus à l’exploration des systèmes et des planètes qu’au combat, mais cela ne veut pas dire que votre voyage sera sans danger.

Que ce soient des cultures extraterrestres hostiles, ou rendues hostiles parce que vous aviez oublié d’apprendre leur langue par exemple (oui, c’est possible), ou encore la myriade de catastrophes naturelles qui peuvent arriver aussi bien à la surface d’une planète qu’entre deux galaxies, vous ne serez pas souvent serein.

Pour autant, le jeu donne envie d’y retourner à chaque instant, notamment grâce à l’étendue de ses différents axes de narration : plus de 350 variantes d’histoires différentes, et avec quatre fins à débloquer pour une rejouabilité incroyable. On saluera aussi le talent d’écriture (et de traduction française, rassurez-vous) qui donne plus de fond et d’empathie à votre aventure solitaire dans l’univers.

Bien entendu, les choix sont de rigueur dans Out There : Ω The Alliance, et vous allez vous triturer les méninges et amèrement regretter certaines décisions lorsqu’on vous enverra votre sonde trop loin au point de la perdre ou que vous insulterez un alien par erreur.

Oui, on vous prévient, le jeu est difficile, et il se passera de nombreux moments où vous pleurerez vos décisions passées pour vous rendre compte que vous devez recommencer. Mais ce n’est pas si frustrant, car les possibilités de faire varier l’aventure sont omniprésentes.

Enfin, le jeu bénéficie d’une direction artistique très inspirée, que ce soit dans les graphismes, parfois style BD, parfois plus “modernes”, ou dans la musique apaisante au possible. On parle bien sûr d’un jeu indé, il n’y a rien de grandiloquent, et on peut regretter par l’exemple l’absence de doublages.

Rien à redire non plus sur le portage Switch, le jeu tient parfaitement la route et tout devient très vite instinctif. En d’autres termes : “Pleine puissance monsieur Sulu”, vous pouvez foncer sur ce jeu.