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RIP Rutger Hauer : un acteur culte, de Blade Runner à Ladyhawke

RIP Rutger Hauer : un acteur culte, de Blade Runner à Ladyhawke

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Par Arthur Cios

Publié le

Le Néerlandais connu notamment pour avoir porté le rôle de Roy Batty, l'antagoniste de Blade Runner, avait 75 ans.

Les réplicants ne sont finalement, et malheureusement, pas immortels. Variety nous informe que l’acteur néerlandais Rutger Hauer, qui s’est notamment illustré devant la caméra de Ridley Scott en incarnant avec brio Roy Batty, le vilain de son Blade Runner, est décédé ce mercredi 24 juillet chez lui, au Pays-Bas, des suites d’une maladie. Triste ironie que de voir disparaître l’homme la même année que son personnage culte — le film culte se déroule en effet en 2019…

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Il laisse derrière lui une filmographie néanmoins plus conséquente que ce rôle. Né en 1944 au Pays-Bas, il commence sa carrière d’acteur à proprement parler en 1969 d’abord sur le petit écran dans Floris, sorte de Thierry la Fronde néerlandais, avec un certain Paul Verhoeven à la réalisation. Ce dernier lui offre quatre ans plus tard un premier rôle au cinéma dans le culte Turkish Delight. Le début d’une belle relation puisqu’on retrouvera le duo qui travailla à nouveau ensemble en 1975 sur Keetje Tippel, puis en 1977 dans Le Choix du destin et enfin en 1980 dans Spetters.

Il faudra attendre 1981 pour voir l’acteur dans des productions américaines. Fraîchement débarqué à Hollywood, on le verra cette année-là face à Sylvester Stallone dans Nighthawks. L’acteur est alors régulièrement associé à des rôles de vilains. C’est d’ailleurs l’année suivante qu’on le retrouve avec Harrison Ford pour Ridley Scott.

Sa carrière prend alors un tournant, centré autour des films d’action. On le retrouve d’abord en 1985 dans le blockbuster de fantasy Ladyhawke, la femme de la nuit de Richard Donner. Il rejoint la même année son compère néerlandais Paul Verhoeven dans le trop méconnu et pourtant génial La Chair et le Sang. Rutger Hauer jouera par la suite un tueur en série dans The Hitcher (1986), avant de reprendre le rôle culte de Steve McQueen dans le reboot de la série westernienne Mort ou Vif (1986).

En 1988, il renoue avec ses racines plus d’auteur et artistiques dans le film italien La Légende du saint buveur, qui récolte la même année un Lion d’Or à Venise. Il y joue un clochard parisien alcoolique qui devra lutter contre ses démons, et sa prestation est reconnue comme l’une de ses plus frappantes.

Malheureusement, sa carrière ne prend pas l’envol que ces rôles auraient dû lui permettre. Il tourne dans des films assez classiques, ou dans des téléfilms (il reçut deux nominations au Golden Globes, en 1988, pour son rôle d’un leader d’une révolte dans un camp de concentration dans Les Rescapés de Sobibor, puis en officier SS dans l’uchronie Le Crépuscule des Aigles, en 1995).

Il jouera néanmoins le vampire Lothos dans le film original Buffy, et on le croisera dans des rôles secondaires dans des films reconnus, comme Confession d’un homme dangereux de George Clooney, Sin City de Robert Rodriguez, Batman Begins de Christopher Nolan ou plus tard, sous la peau de Van Helsing dans le nanar de Dario Argento Dracula 3D. Plus récemment, vous avez pu le voir rapidement dans Valerian de Luc Besson ou dans les Frères Sisters de Jacques Audiard.

Si l’on retient surtout son rôle dans Blade Runner, ce n’est pas que parce qu’il s’agit du plus connu. Il a porté des films presque seul, et dont certains ont eu un succès conséquent. Mais dans ce film culte, on a laissé à l’acteur néerlandais la liberté d’une interprétation folle, notamment dans le monologue des larmes sous la pluie. Une performance dingue, qui va de pair avec ce dialogue que l’acteur a réécrit et à moitié improvisé.