Gucci a clôturé la Fashion Week avec un défilé anti-masculinité toxique

Gucci a clôturé la Fashion Week avec un défilé anti-masculinité toxique

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Par Maëva Carayon

Publié le

Un style baby-doll qui a fait parler.

Le directeur artistique de la maison Gucci, Alessandro Michele, a clôturé la Fashion Week de Milan ce mardi 14 janvier avec son premier défilé masculin indépendant automne/hiver 2020. Pour fêter son cinquième anniversaire au sein de la maison, l’italien de 48 ans a remis en question la masculinité :

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“J’ai commencé ici avec un show pour hommes, et ce défilé a été l’occasion de regarder le parcours réalisé ces cinq dernières années, avec une réflexion sur la masculinité. […] Ce n’est pas une narration qui exclut la masculinité, je ne veux pas déconstruire le monde masculin, mais l’élargir, raconter la complexité d’être un homme, y compris avec sa partie féminine.”

Le ton était donné. Pour l’occasion, une ambiance sombre afin de mettre en valeur la collection pétillante et colorée du designer, le tout accompagné d’un immense pendule qui se balançait au milieu du podium pour rappeler la notion du temps qui passe.

Le créateur a emmené ses invités au Palazzo delle Scintille et les a fait retomber en enfance, en commençant par le carton d’invitation : une carte postale rétro griffonnée d’une écriture enfantine.

Alessandro Michele, qui a donc opté pour le thème de l’enfance, a repensé les codes masculins et a retransmis ses idées à la perfection dans cette collection, grâce notamment à des chemisiers très féminins serrées ou encore à des robes aux motifs enfantins.

“J’ai imaginé redevenir enfant, ce moment où on peut être libre, moins étiqueté, car quand on commence à grandir, on nous dit : ‘Ça, tu ne peux pas le faire.'”

Des collections audacieuses

Un vent grunge envahissait également le podium avec des jeans déchirés et des pulls surdimensionnés. Comme le souligne Dazed, Gucci, qui a récemment collaboré avec Disney pour le Nouvel An chinois, a cette fois-ci collaboré avec le chanteur Richard Hell, protagoniste du mouvement punk, ainsi qu’avec la marque de tissu Liberty of London. Les tenues plus en détail sont disponibles juste ici.

À noter que les pas des mannequins étaient guidés par la chanson “Sweet Dreams” du groupe Eurythmics, reprise par Marilyn Manson. Bande-son sûrement pas choisie au hasard, puisque le duo des années 1980 était bien connu pour cultiver son apparence non-binaire, notamment Annie Lennox, souvent aperçue dans un style très androgyne.

Depuis son arrivée en janvier 2015, Alessandro Michele a donné une seconde vie à la maison Gucci grâce un sens artistique et à une audace indéniables ressentis au sein de ses diverses collections. Des collections qui ont d’ailleurs fait exploser les ventes de +37 % en 2017 et +44 % en 2018.

Des invités de marque étaient d’ailleurs présents durant le show, tels que Jared Leto, que l’on pourra retrouver prochainement dans le spin-off de Spider-Man, Morbius, ainsi que Taylor, the Creator ou encore Harry Styles. Un défilé masculin très réussi, qui faisait écho à l’enfance, période où l’on ne se soucie de rien et où l’on peut être qui on veut.

Konbini avec AFP