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La Fnac lance un service de streaming payant

La Fnac lance un service de streaming payant

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Par Théo Chapuis

Publié le

Deezer, Spotify et Grooveshark devront bientôt faire une petite place à un jeune premier, débutant dans les offres de streaming musical mais déjà très ambitieux : Fnac Jukebox. Le réseau de magasins de produits électroniques et culturels lance ce lundi 3 mars sa plateforme de diffusion de musique en continu. Particularité : à l’inverse de ses concurrents, Jukebox ne propose aucun contenu gratuit.
Selon Frédérique Giavarini, directrice de la stratégie de la Fnac, cette offre intervient de manière logique. Elle atteste qu’une “grande majorité de Français ne connaissent pas les offres de streaming”, et confirme que l’offre trouve sa légitimité car le distributeur a “toujours œuvré pour la démocratisation de l’accès à la culture”. De plus, la Fnac tient la position de “premier disquaire en France”. De quoi se voir pousser des ailes, ou au moins se sentir “complètement légitimes pour [se] positionner sur ce marché”.
Fnac Jukebox, comment ça marche ? Selon deux types d’abonnements : l’un coûte 2 euros par mois et permet l’écoute illimitée sur votre ordinateur de 200 titres à choisir au préalable par le client ; l’autre vaut 4,99 euros par mois et donne un accès illimité à l’écoute du catalogue en ligne de la Fnac… Soit “plusieurs millions de titres”, sans qu’on en sache bien plus.
C’est cette dualité des offres sur laquelle la Fnac compte reposer le succès de Jukebox. L’entreprise est risquée : le marché est déjà saturé d’offres de streaming musical avec Spotify, Qobuz, Deezer et consorts. Mais la tendance peut jouer en faveur de la Fnac : les Français, même s’ils ne sont qu’un million d’entre eux à pratiquer l’écoute via une plateforme de streaming, sont de plus en plus nombreux à sauter le pas – au détriment du téléchargement illégal.

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2 euros pour 200 titres sur une seule plateforme

L’offre à 2 euros, décrite déjà comme “low cost” par nos confrères des Échos, est le fer de lance de l’attaque du marché de la Fnac. Problème : les 200 titres promis ne pourront s’écouter que sur une seule plateforme à la fois, soit un ordinateur. Aussi, pour synchroniser les chansons avec votre téléphone ou votre tablette, il vous faudra débourser… 5 euros supplémentaires. Il en va de même pour l’offre à 4,99 euros, qui passe ainsi à 9,99 euros par mois.
Fnac Jukebox veut aussi faire le lien avec le support physique. Les clients qui auront acheté de la musique sous forme de CDs et vinyles en magasin Fnac pourront les retrouver sur la plateforme Jukebox grâce au service Digicopy lancé en septembre.
Bien que la Fnac évoque un catalogue de “plusieurs millions de titres”, il est difficile d’établir aujourd’hui un état des lieux des majors et labels indépendants qui peupleront Fnac Jukebox de leurs artistes. Pour rappel, Deezer et Spotify revendiquent autour de 30 millions de titres chacun. Des concurrents qui, bien qu’armés d’une offre gratuite financée par la publicité, peinent à trouver un modèle économique stable dans un marché tout juste babillant.
Finalement, la plus grande distinction qui existe entre ce nouveau service et ses concurrents réside dans la qualité d’écoute des morceaux : les morceaux sont encodés à 320 kilobits par seconde alors qu’ils sont à 128 kb/s pour les offres gratuites des Deezer ou Spotify.