Aux États-Unis, de plus en plus d’écoles séparent les filles et les garçons

Aux États-Unis, de plus en plus d’écoles séparent les filles et les garçons

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Par Fanny Hubert

Publié le

Des stéréotypes renforcés

Les psychologues et sociologues sont loin d’approuver cette nouvelle tendance. Tout d’abord, il n’y a pas vraiment de preuves qui indiquent qu’il y a des différences entre les filles et les garçons au niveau du développement du cerveau. Plus grave, séparer les élèves selon leur sexe renforce les stéréotypes comme l’explique Rebecca Bigler, psychologue à l’université du Texas.

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On dit qu’il y a un problème avec le sexisme mais au lieu de le combattre, on supprime un sexe.

Cela inquiète aussi l’Union Américaine pour les Libertés Civiles (ACLU) qui a porté plainte contre quatre écoles de Floride mais aussi au Texas, en Idaho et au Wisconsin. Les défenseurs des classes unisexes prétextent que les garçons sont toujours à la traîne derrière les filles, qu’ils sont moins forts aux tests de compréhension et plus enclins à abandonner l’école. Tandis que les filles seraient plus nulles en science.
Filles et garçons auraient aussi tendance à être plus distraits s’ils sont ensemble. De plus, selon les partisans de la non-mixité, les filles ont forcément des points communs avec les autres filles et pareil pour les garçons.

Michael Jackson pour les garçons, Enigma pour les filles

Même si les programmes dispensés sont les mêmes, ce sont les détails et le décor qui changent. Hula hoop pour les filles, raquettes de badminton pour les garçons, cours de musique Enigma pour les unes et Michael Jackson pour les autres. Revoilà la théorie du genre dans toute sa splendeur… 
En réponse aux plaintes déposées par l’ACLU, l’administration Obama va superviser les écoles concernées. Celles-ci devront prouver que la non-mixité améliore les résultats de l’école. Les familles devront également avoir le choix et être volontaires pour placer leurs enfants dans des classes mixtes ou non.
La plupart des écoles qui proposent ce genre de classes ont des résultats moyens et se situent dans des endroits plutôt pauvres où les minorités ethniques sont majoritaires. Les élèves semblent s’accoutumer à ces nouvelles habitudes. Le New York Times raconte qu’à l’école Charles Drew en Floride, Jaimee, 8 ans, trouve que les filles sont trop “autoritaires” donc les garçons préfèrent ne pas travailler avec elles. Shenilla, elle, pense que les garçons embêtent les filles et qu’elles peuvent mieux apprendre sans eux. La vérité sort-elle vraiment de la bouche des enfants ?