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Civitas contre Tomboy  : et si on parlait de la place des femmes au ciné ?

Civitas contre Tomboy : et si on parlait de la place des femmes au ciné ?

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Par Louis Lepron

Publié le

Pendant près d’une semaine, jusqu’à sa diffusion sur Arte, l’actualité cinématographique française se résumait à un film, Tomboy, embourbé dans une polémique élaborée par Civitas. Et si on parlait vraiment de choses qui fâchent lorsqu’il s’agit d’évoquer la question du “genre” au septième art ? 

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Civitas appelle les familles françaises à réagir et à empêcher la diffusion de ce film de propagande pour l’idéologie du genre. Ce film ne répond pas à la mission d’Arte qui est de “concevoir, réaliser et diffuser des émissions de télévision ayant un caractère culturel”.

De l’inégalité des genres au cinéma

Une perception particulière de la femme

Au-delà de ces statistiques, les films transmettent une perception particulière à la fois de la virilité comme de l’importance de la femme. Dans un article de Vodkaster sur les traces de l’existence d’un cinéma féminin, est décrit un cinéma dit masculin qui n’hésite à pas à caricaturer la femme :

Le cinéma (des hommes) est plein de ces femmes fatales, ces corps voluptueux, lascifs, parfois maléfiques, destinés au seul désir ou à la seule vindicte masculine […]. Après tout, les femmes sont elles aussi trop souvent réduites à des caricatures. Bonnes mères de familles à la sensiblerie mielleuse, la plupart du temps au second plan.

Lors d’une conférence TED, Colin Stoke, directeur de la communication de l’association américaine à but non lucratif Citizen Schools, avait réalisé un speech intitulé “Comment les films nous enseignent la virilité”.

Prenant sa fille et son fils comme exemple, il évoquait les messages diffusés dans les films, notamment la virilité, omniprésente.

Si vous regardez [Le Magicien d’Oz, ndlr] assez de fois, on peut se rendre compte à quel point [ce film] est inhabituel.

D’après Colin Stokes, la majorité des films, comme par exemple la saga Star Wars, sont imprégnés de références qui souligne l’héroisme des hommes tandis que les femmes, comme la Princesse Leia, ne servent qu’à “récompenser le héros et à lui adresser un clin d’oeil”. C’est ici que Le Magicien d’Oz sert de référence : il raconte l’histoire d’une fille qui détient le rôle principal et qui devient leader d’une communauté. A l’inverse, des films comme Hunger Games ou Harry Potter, voient une femme avoir un rôle important (respectivement Katniss Everdeen et Hermion Granger) mais sont dans des “films de guerre”.
Pixar ? Ils ne racontent que des histoires de mecs. Et de préciser que de nombreux films ne peuvent pas respecter le test de Bechdel. Il consiste, en trois points :

  • l’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom),
  • elles parlent ensemble ;
  • elles parlent d’autre chose que d’un homme.

Colin Stokes va même jusqu’à rapprocher le discours de l’industrie du cinéma et les agressions sexuelles dans un pays comme les États-Unis :

Qui sont ces hommes ? Qu’est-ce qu’ils apprennent ? Qu’est-ce qu’ils n’arrivent pas à apprendre ? S’imprègnent-ils de l’histoire que le boulot du héros est de vaincre le mchant par la violence et d’ensuite prendre sa récompense qui est une femme qui n’a pas d’amis et qui ne parle pas ?